La commémoration vendredi de la "Journée du prisonnier palestinien" constitue une nouvelle occasion pour soutenir les détenus dans les prisons d'occupation israéliennes et faire connaître leur cause davantage dans un contexte exceptionnel marqué par la propagation du coronavirus qui menace la santé voire la vie d'environ 5 000 hommes et femmes. La date du 17 avril a été décrétée par le Conseil national palestinien, en 1974, comme "Journée nationale" pour rendre hommage aux prisonniers et leurs sacrifices, soutenir leur droit à la liberté et honorer la mémoire de tombés en martyrs. Le choix de cette date marque la victoire de la résistance palestinienne qui avait abouti en 1971 à un premier échange de prisonniers avec l'occupant israélien. De son côté, la Ligue arabe avait décidé, en 2008, d'adopter la date du 17 avril comme journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens et arabes détenus en Israël, afin que cette mémoire soit célébrée à travers tous les pays membres. A cette occasion, le chef de la Division des statistiques à l'instance des Affaires des détenus palestiniens, Abdelnasser Ferwana, a souligné, dans un entretien à l'APS depuis Ramallah, que "la question de détenus et une cause d'un peuple et d'une nation (...), il n'y a pas une seule famille palestinienne qui n'ait pas goûté à la détention et il n'y pas un seul palestinien qui n'ait pas connu les affres de la détention et de la privation". "La question des prisonniers est l'une des questions de consensus national entre tous les Palestiniens, quelles que soient leurs appartenance et leurs orientations, car elle est un élément essentiel du combat du mouvement de libération palestinien, et l'un des piliers les plus essentiels de la cause palestinienne", a poursuivi M. Ferwana. Privés de leurs droits humains les plus fondamentaux stipulés dans les conventions internationales, les prisonniers palestiniens ont lancé récemment un cri d'alarme : "Sauvez-nous... Jour après jour, nous sommes exposés à la négligence médicale, nous recevons ainsi nos traitements avec beaucoup de retard. Beaucoup de nos compagnons de lutte sont déjà morts ou sont sur la voie de rendre l'âme du fait de la négligence médicale et sanitaire". De son côté, l'Association Adhamer (conscience) de défense des prisonniers et des droits humains alerté: "les prisons sont surpeuplées, les salles, les cellules et les dortoirs sont exigus et manquent de ventilation, de stérilisateurs, de matériel d'ntretien et de médicaments tels que les antibiotiques ainsi que les aliments nécessaires". "Et c'est bien toutes ces pratiques de privation de soins dont souffrent les prisonniers dans des prisons surpeuplées. Cette situation est d'autant plus alarmante que nombreux sont les détenus qui souffrent de problèmes de santé sérieux, -voire très dangereux pour certains- sans parler de tous ceux qui souffrent de maladies chroniques graves", alertent les défenseurs des droits de l'homme. "Nous réclamons que soit appliqué ce qui nous reste de nos droits, alors que la maladie menace chaque jour nos vies et qu'aucune mesure concrète ni procédure ne sont mises en place pour endiguer la propagation de l'épidémie", lancent les prisonniers en s'adressant au monde entier et à tous ceux qui défendent les Droits de l'Homme dans un contexte de pandémie du Covid-19.