Les gérants des salles de sport, contraints à un arrêt complet depuis plus de trois mois en raison de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), s'impatientent de recevoir le feu vert des autorités pour reprendre leurs activités, tout en promettant de respecter scrupuleusement les mesures préventives. Interpellés par l'APS, plusieurs d'entre eux ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à cette situation qui n'arrange pas leurs affaires. S'ils disent adhérer aux mesures décidées par le gouvernement pour contrecarrer le Covid-19, ces gérants font face à une "asphyxie financière" en l'absence de revenus. Riyad Khalfi, gérant de la salle Maya gym à Husseïn-Dey (Alger), affirme : "J'emploie dix personnes et, sincèrement, je ne sais pas comment les payer car nous n'avons enregistré aucune rentrée financière depuis presque quatre mois. Je me demande aussi si le fisc tiendra compte du caractère particulier de la situation et nous dispensera d'impôts pour ladite période". Interrogé sur les dispositions préventives nécessaires, il a expliqué avoir procédé à un traçage sur le sol de sa salle pour respecter la distanciation réglementaire d'un mètre carré entre chaque adhérent, outre la réduction du nombre habituel des abonnés. De son côté, Mourad Chaïb, le gérant de la salle Mira fitness, a indiqué qu'il reçoit quotidiennement de nombreux appels téléphoniques émanant de ses abonnés qui, après près de quatre mois, "commencent à s'impatienter tout autant de reprendre l'activité", avant d'assurer que "les redevances fiscales et les factures d'électricité ne représentent pas vraiment un problème" pour lui. "Tout ce que je veux, c'est reprendre mon activité. D'ailleurs, je me suis déjà préparé pour la reprise et tout ce que j'attends désormais, c'est le feu vert des autorités compétentes pour passer à l'action". Comme pour le premier, le gérant de cette salle a assuré avoir pris toutes les mesures nécessaires pour garantir une reprise saine à ses clients, allant jusqu'à l'utilisation du thermomètre pour un contrôle régulier de leur température corporelle. Mourad Chaïb a promis également de réduire considérablement le nombre de ses abonnés à la reprise car, selon lui, "la salle n'admettra désormais que 30 à 40 athlètes, avec toutes les mesures d'hygiène nécessaires, notamment le gel hydroalcoolique et la désinfection du matériel de travail. "Même si les autorités compétentes décident de nous imposer d'autres mesures préventives pour éviter tout risque de contamination au coronavirus, nous les appliquerons à la lettre, car nous sommes tout autant soucieux de la santé de nos clients", a-t-il encore tenu à souligner. Campagne sur le net Pour sa part, Ayoub Ziane, le gérant de la salle Power gym, sise à Kouba et spécialisée en arts martiaux, a beaucoup plus attitré l'attention sur les répercussions de l'arrêt complet de l'activité pendant plus de trois mois sur son gagne-pain et celui de ses employés. "Je veux attirer l'attention sur l'état critique dans lequel nous nous trouvons actuellement, particulièrement sur le plan financier, car il s'agit de notre seul et unique gagne-pain, et cela fait maintenant plusieurs mois que nous n'avons enregistré aucune rentrée d'argent", s'est-il alarmé. Ziane a plaidé au passage pour des réunions avec les autorités compétentes pour sortir avec des mesures qui arrangent tout le monde, vu le caractère particulier de la situation. Selon le coach Filali Naïmi, entraîneur-formateur de kung fu wushu à Tlemcen, "les élèves ont pris un sérieux coup au moral, alors que personnellement, j'ai beaucoup plus souffert sur le plan financier du fait que cela fait près de quatre mois que je suis pratiquement sans le moindre revenu". Un arrêt d'autant plus fatal pour Filali Naïmi qui est locataire de quatre salles différentes, sises dans les communes de Bouhenak, Imama, Hennaya et Nedrouma, et dont les revenus de chacune d'entre elles lui étaient indispensables pour pouvoir joindre les deux bouts. "Sincèrement, je ne sais pas si je vais trouver un compromis avec les propriétaires de ces salles car je dois verser un loyer à chacun d'entre eux et cela fait près de quatre mois que je suis sans revenus. J'espère qu'ils seront compréhensifs et tiendront compte de ma situation, car autrement, je ne sais pas quoi faire", a-t-il dit. Les établissements sportifs ont fermé leurs portes en mars dernier sur l'ensemble du territoire national par mesure de prévention face à l'expansion du nouveau coronavirus. Pris à la gorge, surtout sur le plan financier, les gérants de plusieurs salles de sport, du fitness au cardio, en passant par l'haltérophilie, les arts martiaux et le body-building, ont lancé une campagne via les réseaux sociaux ("Tous pour la réouverture des salles de sport") et sont toujours dans l'attente de jours meilleurs.