Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Hamid Hamdani, a dévoilé mardi à Alger la feuille de route de son département pour développer davantage les filières stratégiques et réduire la facture des importations. "La feuille de route s'articule principalement sur le développement des filières stratégiques dont les céréales et les huiles qui constituent l'essentiel des importations nationales en produits alimentaires", a indiqué M. Hamdani lors de son passage à la radio nationale. Selon le ministre, ce document initié pour développer le secteur, s'articule autour de trois fondements essentiels. Il s'agit en premier lieu de lancer des projets structurants pour développer les filières stratégiques et de réduire les importations notamment des produits qui pèsent sur la balance commerciale, tels les grandes cultures et les huiles. Il est également question de mettre en place des stratégies de rationalisation des dépenses publiques. "La feuille de route associe les opérateurs et les professionnels du monde agricole pour le quinquennal 2020-2024", a-t-il dit. M. Hamdani a affirmé par ailleurs que son département mise beaucoup sur le développement de la filière céréaliculture qui permettra de réduire à plus d'un milliard de dollars les importations en blé, rappelant que la facture céréalière était tirée essentiellement par le blé tendre. Il a révélé dans ce contexte que son ministère développe une approche constructive dans ce sens à travers la modernisation du système d'irrigation au niveau de 140.000 hectares en moyenne (pour faire face au stress hydrique), qu'il compte étendre encore sur 40.000 hectares répartis à part égale entre les régions du Nord et le Sud. "Cela permettra d'augmenter les rendements entre 50 et 60 quintaux à l'hectare", a-t-il avancé. Le ministre a également cité la filière des huiles qu'il faudrait absolument développer, en rappelant que le pays importe pour plus 1,3 milliard de dollars d'huiles par an. "L'objectif c'est d'atteindre au moins 30% de nos besoins en huiles alimentaires ce qui nous permettra d'économiser annuellement plus de 400 millions de dollars", a-t-il assuré. A ce titre il a évoqué la culture du colza au niveau du nord sur plus de 3.000 hectares, affirmant qu'il y a un programme pour généraliser cette approche à d'autres filières, ce qui permettra à terme de réduire drastiquement les importations nationales. A propos de l'Office de développement de l'agriculture saharienne crée récemment, M. Hamdani a assuré que cette entité facilitera le parcours des investisseurs en leur épargnant les lourdeurs bureaucratiques à travers un guichet unique. Cette agence, a-t-il souligné, "s'occupe uniquement de l'acte d'investissement en assurant l'accompagnement, le contrôle, le suivi et l'évaluation des opérations d'investissements". Concernant le recensement du foncier agricole à travers le territoire national, le ministre a affirmé que son département travaille en étroite collaboration avec les bureaux d'études et l'Agence spatiale algérienne (Asal) qui utilise des outils géo-spatiaux (imagerie satellite, cartes et autres outils spatiales) afin d'identifier les parcelles agricoles potentiellement fertiles et celles qui sont proches des ressources hydriques. "Nous sommes partis sur la base d'une étude spatiale de 6 millions d'hectares, nous sommes autour de 1,3 millions d'hectares dont 325.000 hectares pourraient être mis à la disposition de l'Office national des terres agricoles (ONTA)", a-t-il fait savoir. Le ministre a insisté sur l'organisation et l'optimisation de la production agricole qui devrait être suivie par des institutions de régulation et des outils de stockage et de transformation. Pour ce faire, son département ambitionne de travailler avec le secteur de l'industrie pour mettre en place de micro zones agroindustrielles au niveau des pôles spécifiques à vocation agricole.