Crimes de guerre : Amnesty demande une enquête sur les attaques israéliennes contre le secteur de la santé au Liban. Amnesty international a affirmé mercredi que les attaques israéliennes au Liban contre des ambulances, des secouristes et des hôpitaux durant ses agressions devraient faire l'objet d'une enquête de crimes de guerre. «Les attaques illégales répétées de l'armée israélienne lors de la guerre au Liban contre des établissements de santé, des ambulances et des travailleurs de la santé, qui sont protégés par le droit international, doivent faire l'objet d'une enquête en tant que crimes de guerre», affirme Amnesty dans un communiqué. Pendant le conflit, l'armée israélienne a visé des ambulances du Comité islamique de la santé sous le prétexte qu'ils transportent des combattants et des armes. L'ONG a exhorté le gouvernement libanais à accorder à la Cour pénale internationale (CPI) la compétence nécessaire pour enquêter et poursuivre les crimes relevant du Statut de Rome commis sur le territoire libanais, tout en garantissant le droit des victimes à un recours juridique. En décembre, le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, a révélé avoir recensé 67 attaques contre des hôpitaux, dont 40 ont été directement ciblés, causant la mort de 16 personnes. Il a également indiqué que 238 attaques avaient visé des organisations de secouristes, faisant 206 morts, et que 256 véhicules d'urgence, incluant des camions de pompiers et des ambulances, avaient été touchés. Amnesty International a affirmé avoir enquêté sur quatre attaques attribuées à Israël contre des établissements et véhicules de santé à Beyrouth et dans le sud du Liban entre le 3 et le 9 octobre 2024. Ces attaques ont tué 19 travailleurs de la santé, blessé 11 autres, et ont endommagé ou détruit plusieurs ambulances ainsi que deux établissements médicaux. L'ONG a précisé qu'elle n'avait trouvé aucune preuve que ces infrastructures ou véhicules étaient utilisés à des fins militaires au moment des attaques, a-t-on informé. L'ONG a indiqué avoir écrit à l'armée israélienne en novembre pour lui communiquer les conclusions de son enquête, mais n'a reçu aucune réponse.« «L'armée israélienne n'a pas fourni de justifications suffisantes ni de preuves spécifiques de la présence de cibles militaires aux endroits frappés » , a déclaré Amnesty International. L'organisation a ajouté que ces attaques répétées ont affaibli un système de santé déjà fragile et mis des vies en danger. Selon les autorités libanaises, plus de 4 000 personnes ont été tuées en un peu plus d'un an d'hostilités, et les coûts de reconstruction devraient dépasser 10 milliards de dollars. L'Unicef enquête au Liban Une enquête menée par l'Unicef révèle le lourd tribut payé par les enfants libanais en raison de la guerre menée par Israël. Les enfants ont subi l'effondrement de leurs systèmes de soutien, une escalade des risques d'exploitation et des traumatismes psychologiques profonds. L'étude, réalisée en janvier 2025 après plus d'un an de guerre et de bombardements israéliens, a mis en lumière une situation nutritionnelle alarmante chez les enfants, en particulier dans les gouvernorats de Baalbeck et de la Bekaa. Ces régions de l'est du Liban, où la population est restée très dense et a été la cible de nombreuses frappes aériennes, enregistrent des niveaux de pauvreté alimentaire inquiétants. Plus de la moitié (51 %) des enfants de moins de 2 ans souffrent d'une grave pauvreté alimentaire, un chiffre plus de deux fois supérieur à celui enregistré il y a un an. Les conséquences psychologiques de la guerre sont tout aussi dévastatrices. Près de 72 % des parents ont déclaré que leurs enfants étaient anxieux ou nerveux pendant le conflit, tandis que 62 % ont rapporté qu'ils étaient déprimés ou tristes. Au lendemain de la déclaration de cessez-le-feu en novembre, plus de 310 enfants avaient été tués et plus de 1 500 blessés. La guerre a également aggravé la situation déjà fragile du système éducatif libanais, déjà affaibli par des années de crises économiques, de grèves d'enseignants et des impacts de la pandémie de Covid-19. Aujourd'hui, un demi-million d'enfants ne sont toujours pas scolarisés. Même après le cessez-le-feu, le taux de scolarisation reste faible. Selon l'enquête, un enfant sur quatre (25 %) n'était toujours pas scolarisé. Les écoles ont été détruites ou gravement endommagées pendant la guerre, et des centaines d'autres ont été utilisées comme abris pour accueillir une partie des 1,3 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays en raison de l'agression israélienne. Indique-t-on . L'enquête montre également que : Près de 80 % des foyers ont un besoin urgent de soutien. Près de 50 % des ménages interrogés ont été contraints de réduire leurs dépenses de santé et 30 % leurs dépenses d'éducation pour pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels. 31 % des ménages n'étaient pas suffisamment approvisionnés en eau potable, ce qui les exposait à des risques de maladie. 33 % des ménages n'avaient pas accès aux médicaments dont leurs enfants avaient besoin. Enfin 22 % des ménages n'avaient pas de source de chauffage pour l'hiver.