L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a édicté, jeudi, une série de recommandations et de principes régissant la couverture médiatique de la campagne référendaire, applicables aux médias audiovisuels en vue d'assurer une couverture "indépendante, équilibrée et enregistrée" du processus référendaire sur l'amendement de la Constitution. "Même si une amélioration notable a été enregistrée en matière de traitement de ce sujet, il n'en demeure pas moins que certaines observations ont amené l'ARAV à édicter des recommandations pour en assurer un meilleur traitement", précisé l'ARAV dans un communiqué. Parmi ces recommandations, "la nécessité d'élaborer un plan de couverture médiatique avec la participation de toutes les parties concernées par cette échéance, tout en définissant les responsabilités pour assurer le succès de la mise en œuvre du plan en question, la nécessité d'illustrer les articles amendés de la Constitution sur le terrain et de les simplifier à travers des reportages et des sujets innovants qui touchent au quotidien des citoyens, avec la nécessité de fixer les normes fondamentales de la profession en termes de précision, d'objectivité, d'équilibre et d'équité, pour ne pas tomber dans le piège des préjugés. L'Autorité appelle également à tenir compte "des compétences et du professionnalisme des animateurs des émissions et programmes liés au référendum. Ces derniers sont tenus de bien s'informer du contenu du document de la révision constitutionnelle soumis à référendum et d'assurer l'équilibre régional et local lors des couvertures en tenant compte de la mentalité de la société algérienne, afin de réaliser un débat national élargi consacrant le principe du droit à l'information dans le cadre du respect des valeurs sociales, loin de toute atteinte aux constantes et à l'identité nationales, ce qui nourrirait le discours de haine", ajoute le communiqué. "Toutes déclarations ou propos discriminatoires, violents ou subversifs sont à bannir, que ce soit d'ordre ethnique, linguistique, génétique ou en relation au genre. L'Institution de l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN) est un symbole de l'unité nationale et ne doit, en aucun cas, faire l'objet de surenchères politiques lors des débats, notamment en ce type d'échéances", ajoute la même source. L'ARAV a insisté sur le fait de "poursuivre la sensibilisation à la prévention contre la pandémie de Covid-19 et faire la promotion du protocole sanitaire adopté par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) via tous les supports médiatiques audiovisuels possibles, tout en tenant compte de la catégorie des personnes aux besoins spécifiques à associer aux différents programmes et émissions relatives au référendum. Il s'agira également de consentir des efforts supplémentaires afin d'impliquer la communauté algérienne à l'étranger au processus référendaire en tenant compte de la situation imposée par la conjoncture sanitaire exceptionnelle". "Il est interdit de publier tout résultat de sondages en relation directe ou indirecte avec le référendum, menés par des parties inconnues, tout comme il convient d'accorder de l'importance aux profiles des animateurs d'émissions et de programmes dédiés au référendum, lesquels doivent se présenter en tenue vestimentaire sobre en vue de conférer un caractère sérieux à cette échéance". "Ces animateurs sont appelés à éviter la superficialité, la familiarité et la désinvolture et à présenter leurs invités selon leur qualités et titres réels en s'abstenant de leur attribuer indûment des qualités et titres qu'ils n'ont pas (experts, spécialiste...etc). La même source a souligné "l'impératif d'informer l'équipe de presse et technique de ces recommandations durant les réunions et de les publier dans l'ensemble des services avec obligation de les respecter". "Par souci d'assurer une couverture indépendante et équilibrée de l'opération du référendum sur la révision constitutionnelle avec l'accompagnement des médias audiovisuels, l'ARAV a tenu des rencontres de coordination avec l'ANIE et organisé une journée pédagogique animée par le Comité d'experts chargé de la révision constitutionnelle, portant sur la manière de traiter ce rendez-vous sur le plan médiatique, en présence des responsables de ces chaînes ainsi que de leurs rédacteurs en chef et de leurs journalistes chargés d'animer les émissions et programmes ayant trait au référendum", ajoute la même source. L'ARAV avait formulé des recommandations à ce sujet dès la présentation du projet de la révision constitutionnelle.