Les participants à une conférence, samedi à Oran, ont qualifié de "génocide" les massacres commis par la police française contre des Algériens sortis dans une manifestation pacifique le 17 octobre 1961 à Paris. Les intervenants à cette rencontre organisée par visioconférence ont assimilé ces massacres ayant fait des centaines de morts, à une "épuration ethnique" faisant partie d'une série de crimes et de génocide contre des civils algériens désarmés, depuis l'occupation de l'Algérie par le colonisateur français. "La France a caché ce crime d'Etat par un black out imposé à la presse", a-t-on souligné lors de cette rencontre organisée à l'occasion du 59e anniversaire de ces massacres, faisant remarquer que les journaux publiés le lendemain des massacres, n'ont abordé que les manifestations pacifiques d'émigrés algériens sans mentionner la répression policière contre les manifestants, leur tirant des balles sporadiques faisant des centaines de morts. Les conférenciers ont affirmé que le peuple algérien ne peut pas oublier les crimes de la France coloniale, appelant à "la reconnaissance officielle par la France de ces crimes et l'indemnisation des victimes". Par ailleurs, ils ont recommandé des études plus approfondies sur les massacres du 17 octobre 1961 et le mouvement national à l'étranger par la collecte de témoignages, de mémoires et d'archives, de même que la récupération des archives détenus par la France pour leur mise à la disposition des chercheurs algériens. Des professeurs des universités d'Oran 1, de Sidi Bel-Abbes, de Sétif, de Mostaganem, d'El Oued et de Médéa ont participé à cette conférence organisée par le "Laboratoire de recherches historiques: sources et traductions" affilié à l'Université d'Oran 1 "Ahmed Ben Bella.