Les membres du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) ont noté avec "une profonde déception le manque de volonté du Conseil de sécurité" de rechercher de façon concrète et urgente une solution juste, équitable et conforme au droit international pour le conflit au Sahara occidental, et notamment d'activer rapidement la mission de la MINURSO relative à l'organisation d'un référendum d'autodétermination, indique lundi un communiqué du Comité. "Les membres du CNASPS ont pris connaissance de la résolution 2548 du 30 octobre 2020 du Conseil de Sécurité des Nations Unies", selon le communiqué qui souligne que les membres ont noté avec "une profonde déception le manque de volonté du Conseil de Sécurité de rechercher de façon concrète et urgente une solution juste, équitable et conforme au droit international pour le conflit du Sahara occidental, et notamment d'activer rapidement sur le terrain la mission de la MINURSO relative à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au bénéfice du peuple Sahraoui, tel que le spécifie clairement la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation pour les pays non-autonomes comme le Sahara occidental". "Cette énième dérobade du Conseil de Sécurité des Nations unies quant à sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui, et de ses engagements officiellement pris dans le cadre de l'accord de cessez le feu de septembre 1991 et du Plan de paix de février 1992, contrevient lourdement aux revendications légitimes et fondées historiquement et juridiquement du Front Polisario", a soutenu le CNASPS. Et d'ajouter: "Qui plus est, la résolution 2548 parle du Maroc comme une partie au conflit du Sahara occidental ayant un statut d'occupant respectable, malgré le fait de perpétrer toutes les violations répétées des droits de l'Homme dans les Territoires occupés du Sahara occidental, toutes les spoliations ininterrompues des ressources naturelles sahraouies, toutes les entraves vérifiées à la mission de la MINURSO et de façon répétitive à celle de l'Envoyé Personnel du SG de l'ONU, et à la violation flagrante de l'accord de cessez le feu au niveau de la brèche illégalement ouverte par le Maroc au niveau de Guerguerat". Mais en même temps, souligne le Comité, "de façon étonnante et dommageable pour la résolution du conflit du Sahara occidental, le Conseil de Sécurité prend en considération les pseudo accusations marocaines de violations des Droits de l'Homme contre le Front Polisario, et ne dit mot sur la violation de la Convention de Vienne suite à l'ouverture de représentations consulaires au Sahara occidental, territoire non autonome, enregistré officiellement comme tel au niveau des Nations Unies". Lire aussi: Sahara occidental : l'Afrique du Sud appelle au respect de la légalité internationale Le CNASPS, a regretté dans son texte, le fait que "le Conseil de Sécurité ne prend pas en considération et n'apprécie pas à sa juste valeur la patience des Sahraouis qui attendant depuis 29 ans que l'ONU et son Conseil de Sécurité honorent la confiance que le Peuple Sahraoui a accepté de placer en eux, pour que leur soient appliqués le Droit International et les dispositions de la Charte des Nations Unies en matière de décolonisation, et ceci par l'organisation rapide d'un referendum d'autodétermination au bénéfice du peuple sahraoui". "Par l'inaction que renferme résolution 2548 et par l'inertie introduite dans la MINURSO, le Conseil de Sécurité donne l'impression de laisser faire l'occupation du Sahara occidental par le Maroc, de mettre sur un même pied d'égalité le bourreau et sa victime", a-t-il soutenu, affirmant que "le droit du peuple sahraoui à résister a l'occupation est imprescriptible, et son droit a l'autodétermination est inaliénable". "L'Histoire et le Droit donnent au peuple sahraoui l'entière latitude de s'émanciper par tous les moyens légitimes, et le Conseil de Sécurité portera aujourd'hui l'entière responsabilité de faillir lamentablement à sa mission de veiller à la paix, à la justice et aux bonnes relations entre les Etats du Monde", a conclu le CNASPS. Le Conseil de sécurité a décidé vendredi de proroger pour une durée d'un an le mandat de MINURSO. Par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l'Afrique du Sud), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2548 (2020), qui appelle les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.