Des députés et sénateurs chiliens ont condamné la violation par le Maroc du cessez-le feu à El Guerguerat au sud-est du Sahara Occidental, appelant l'ONU à rétablir la paix et à organiser le référendum autodétermination du peuple sahraoui. Dans une lettre adressée au chef de la diplomatie chilienne, Andrès Allamand, les députés et sénateurs ont demandé à leur gouvernement "de condamner la récente agression du Maroc contre des civils sahraouis à El Guerguerat". Les élus ont exhorté l'Etat chilien à intervenir auprès des Nations Unies, du Conseil de sécurité et la Minurso afin de rétablir les accords de paix et d'organiser le référendum d'autodétermination. Les parlementaires ont rappelé, à ce titre, la position de leur pays qui maintenait "une politique d'Etat au-delà du gouvernement en place", soulignant que le Chili, a intégré le Comité onusien sur la décolonisation (C24) qui dans ce cadre a défini le conflit au Sahara occidental comme une question de décolonisation. " En conséquence, notre pays n'a jamais reconnu l'occupation marocaine des territoires du Sahara Occidental", ont-ils écrit dans leur missive. Les parlementaires ont relevé que le Chili appuyait la résolution pacifique du conflit au Sahara Occidental, à travers les mécanismes mis en place par l'ONU et conformément au droit international pour parvenir à une solution juste et durable qui prévoit le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Ils ont également précisé que l'avis de l'actuel président de la Chambre des députés, Diego Paulsen, relayé par des médias marocains, "ne représente pas le Congrès du Chili (...) ni la position du Chili sur le Sahara occidental". "Nous vous écrivons également pour exprimer notre désaccord avec l'avis exprimé par le président de la Chambre des députés du Chili, M. Diego Paulsen Kerh, accompagné de quelques députés, devant les médias le 21 novembre et qui a faussement déclaré que l'action militaire marocaine a été menée pour "assurer la circulation des biens et des personnes dans la zone" tampon d'El Guerguarat. Dénonçant l'illégalité de la brèche créée par le Maroc à El Guerguarat en violation de l'accord du cessez-le-feu, les députés signataires de la missive, ont déploré le refus de Rabat pour la tenue d'un référendum, pourtant prévu par l'accord de paix de 1991. La missive adressée au ministre des Affaires étrangères a été signée par un éventail large de députés et sénateurs chiliens, membres du PC, PS, FRV, PH, PPD et RD et indépendants. Parmi les signataires figurent notamment, le député et avocat des droits de l'Homme, Hugo Gutiérrez, le sénateur indépendant et ancien candidat à la présidentielle Alejandro Guiller, le député Jaime Mulet actuel président de la Fédération régionaliste vert, le député Guillermo Teillier, Président du Parti communiste du Chili, le sénateur Ignacio Latorre de la Révolution démocratique, les députés Manuel Monsalve du Parti socialiste et Florcita Alarcn du Parti humaniste et les députés Carolina Marzan et Mara Loreto Carvajal du Parti pour la démocratie.