L'ambassadeur de la RASD, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, mercredi, que la réinscription de la question sahraouie à l'agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) "est un réel acquis pour la question sahraoui et un autre coup dur pour l'occupation marocaine et ses alliés", soulignant que "l'Afrique est devant un véritable examen en ce qui concerne le respect de la légalité". Dans une déclaration à l'APS, en marge de sa rencontre avec l'Observatoire de veille pour les droits de l'Homme et les causes justes, M. Abdelkader Taleb Omar a souligné que la réinscription de la question sahraouie dans l'agenda du CPS, après l'adoption de la proposition du Lesotho relancera le débat autour de cette question dans le cadre des lois de l'UA, lesquelles stipulent le respect des frontières héritées au lendemain de l'indépendance. "Le régime marocain œuvre depuis son retour à l'UA à entraver les positions vitales de l'organisation, en confiant exclusivement le processus de règlement au mécanisme de la Troïka", a-t-il relevé. Et d'ajouter : «ce mécanisme africain presque mort-né a connu un échec cuisant, pis encore il a obstrué la dynamique l'efficacité de l'UA, d'autant qu'il n'a pas affiché de position depuis sa création en 2018». «La relance de la question sahraouie sur le plan régional constitue un réel acquis pour notre cause et un échec flagrant pour les desseins marocains», a-t-il soutenu. Selon le diplomate sahraoui, les développements de la situation ont clairement démontré les visées cachées du Maroc derrière le recours à la Troïka, sous-tendant «à empêcher l'UA d'assumer ses responsabilités et de contribuer au processus de règlement onusien", ajoutant que «le régime du Makhzen œuvre à maintenir la question au niveau du Conseil de sécurité international pour protéger la France». Lire aussi : L'Observatoire de veille pour les droits salue la réinscription de la question sahraouie dans l'agenda de l'UA Il a souligné, en outre, que «le retour du Maroc à l'UA pour s'asseoir au côté de la RASD était un plan comploté avec son allié la France pour empêcher le débat de la question sahraouie en dehors du cadre de la Troïka, dans une tentative visant à protéger leurs intérêts respectifs». Le responsable sahraoui a estimé que la résolution 104 de l'UA, adoptée par les Nations Unies dans son plan de paix était la base du règlement du conflit sahraoui, en ce sens qu'elle confirme que la question sahraouie est une question de décolonisation. Et d'ajouter : «conformément à la charte constitutive de l'Union, il faut respecter les frontières héritées au lendemain de l'indépendance, empêcher le changement de la situation par la violence, et veiller au respect de la souveraineté des Etats et de l'unité des Etats membres ». La résistance du peuple sahraoui et sa vive réaction au retour à la lutte armée «a brouillé les cartes du Maroc, notamment avec le soutien de l'Algérie et des pays influents de la communauté internationale», a-t-il observé. Le responsable sahraoui a, d'autre part, formé le vœu de voir le prochain sommet africain parvenir «à réaliser un progrès et remettre les pendules à l'heure», affirmant que l'Afrique «est aujourd'hui en phase de passer un examen sensible, par lequel elle aura à expérimenter la crédibilité de ses instances et à évaluer le respect de la légalité», et de là elle est appelée, selon lui, «à prendre une position ferme et formelle» à ce sujet. «L'UA refuse le changement opéré par la force et n'accepte pas les pays, théâtre de coups d'Etat, et nous estimons que le changement de frontières et l'occupation d'une terre par la force est plus grave encore que tout autre changement politique imposé par la force», a-t-il conclu.