Le défunt Général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, l'ex vice-ministre de la Défense nationale et chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), décédé le 23 décembre dernier, fut la personnalité nationale la plus en vue ayant marqué l'histoire récente du pays, de par ses positions prises le long du mouvement populaire (Hirak). Sa disparition, quatre jours à peine après l'investiture du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, intervenait après une activité intense le long de l'année 2019 qui fut marquée par des évènements d'une gravité majeure pour l'avenir du pays. Il s'est ainsi acquitté de sa mission avec abnégation tout en épargnant au pays un vide constitutionnel dangereux pour son avenir immédiat. Le défunt n'avait de cesse d'affirmer, lors de ses nombreuses sorties, son engagement et celui de toute l'institution militaire à accompagner les institutions de l'Etat et le peuple algérien jusqu'à "amener le pays à bon port". Une année s'est écoulée depuis sa disparition et l'investiture du président Abdelmadjid Tebboune et le pays demeure, grâce à son action, debout et prête à relever d'autres défis. Il avait donc tenu sa promesse d'accompagner le peuple et les institutions de l'Etat, alors que le pays traversait une des étapes les plus cruciales de son histoire. Les efforts consentis par l'armée pour préserver les institutions de l'Etat, et sécuriser les marches pacifiques, dix mois durant, en veillant à ce qu'aucune goutte de sang ne soit versée, ainsi que son attachement aux solutions constitutionnelles ont démontré aux citoyens la sincérité des engagements que le regretté Gaïd Salah a pris envers le peuple et envers la patrie. Personne ne peut nier, aujourd'hui, que le défunt avait su éviter à l'Algérie le piège de la violence et les tragédies qui pouvaient en résulter. Le défunt appelait, à chaque fois, le peuple algérien à "prendre toutes les mesures de précaution et de vigilance pour déjouer toutes les conspirations fomentées contre l'Algérie", les exhortant à "faire preuve davantage de prudence et de précaution" afin que les "marches préservent leur aspect pacifique et civilisé et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage". Dénonçant les tentatives "sournoises" et "désespérées" visant la sécurité et la stabilité de l'Algérie, menées par certaines parties étrangères, le défunt Ahmed Gaïd Salah a clamé haut et fort que le peuple algérien "refuse catégoriquement toute ingérence dans les affaires internes de son pays". Lire aussi: 2019: le défunt Ahmed Gaïd Salah, personnalité nationale de l'année sans conteste Pour permettre au pays de surmonter la grave crise politique qu'il traversait, Gaïd Salah s'est attaché au cadre constitutionnel "en tant que garantie essentielle pour sauvegarder l'Etat et ses institutions". Moudjahid de la glorieuse armée de libération nationale, le défunt avait fait montre d'un sens de responsabilité avéré et d'une grande capacité de travail. Infatigable, il sillonnait les six régions militaires pour haranguer les troupes, les exhortant à rester éveillées et vigilantes, soulignant l'impératif pour l'ANP d' "être à la hauteur de la responsabilité qu'elle est appelée à assumer dans toutes les conditions et les circonstances". Sous son commandement, l'ANP a connu une modernisation profonde, faisant le pari de la qualité pour se mettre au diapason des exigences de la cadence accélérée et soutenue, adoptée par cette dernière. Il avait expliqué que cette démarche ambitieuse était "une nécessité inéluctable" pour se mettre à la hauteur du développement accéléré que connaissent les armées avancées. "La modernisation dont a bénéficié l'Armée lui permet de faire face à n'importe quelle puissance mondiale", avait-t-il assuré. Une année après sa disparition, l'ANP se trouve toujours prête à relever les défis les nouveaux défis pour assurer la sécurité des frontières du pays et veiller à sa stabilité dans un contexte international et régional des plus instables.