Le défunt Général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), décédé le 23 décembre dernier, est la personnalité nationale ayant marqué de son empreinte l'année 2019, et ce de par ses positions et ses décisions prises depuis le début du mouvement populaire (Hirak) le 22 février dernier. Sa disparition, quatre jours à peine après l'investiture du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, intervient après avoir accompli une mission majeure pour l'avenir du pays, à savoir celle de préserver l'Algérie d'un vide constitutionnel préjudiciable à sa stabilité. Le défunt a affirmé, à maintes reprises, son engagement et celui de toute l'institution militaire à accompagner les institutions de l'Etat et le peuple algérien jusqu'à "amener le pays à bon port", et c'est chose faite, avec l'élection présidentielle organisée le 12 décembre. Il a fait le serment d'accompagner le peuple jusqu'à "la concrétisation de ses attentes légitimes" et il est resté loyal envers son serment et ses engagements. Il a œuvré, sans relâche et sans répit, pour accompagner le peuple et les institutions de l'Etat, alors que le pays traversait une des étapes les plus cruciales de son histoire. Les efforts consentis par l'armée pour préserver les institutions de l'Etat, et sécuriser les marches pacifiques, dix mois durant, en veillant à ce qu'aucune goutte de sang ne soit versée, ainsi que son attachement aux solutions constitutionnelles ont démontré aux citoyens la sincérité des engagements que le regretté Gaïd Salah a pris envers le peuple et envers la patrie. Sa priorité absolue était d'éviter à l'Algérie le piège de la violence et les tragédies qui pouvaient en résulter. Le défunt appelait, à chaque fois, le peuple algérien à "prendre toutes les mesures de précaution et de vigilance pour déjouer toutes les conspirations fomentées contre l'Algérie", les exhortant à "faire preuve davantage de prudence et de précaution" afin que les "marches préservent leur aspect pacifique et civilisé et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage". Le plan de développement de l'Armée élaboré par le défunt a touché plusieurs secteurs, a témoigné M. Hamlet, citant la formation avec la généralisation et la réhabilitation des écoles des cadets à travers le territoire national, la création d'écoles supérieures militaires qui s'occupent de la formation des cadres de l'ANP, ou encore l'école de guerre qui dispense une formation que les officiers de l'Armée suivaient par le passé à l'étranger. La modernisation de l'ANP a touché également les forces navales et les forces aériennes, a aussi fait savoir ce colonel à la retraite, selon lequel, tous les nouveaux bâtiments de guerre, sous-marins ou de surface, sont dotés d'équipements à même de faire face à toutes sortes de menace en Méditerranée. Feu Gaïd Salah a accordé, en outre, une attention particulière à la défense aérienne du territoire et a procédé à la modernisation de toutes les installations radar en mettant en place de nouveaux radars à travers tout le territoire national. L'ANP s'est dotée d'équipements de défense aérienne modernes et de dernière génération, tel que "les S 300 et S 400 qui font partie des moyens de défense aérienne stratégique", détaillé M. Hamlet, ajoutant que l'Armée "a acquis d'autres système sophistiqués". "La modernisation dont a bénéficié l'Armée lui permet de faire face à n'importe quelle puissance mondiale", a-t-il assuré. De son côté, l'universitaire Chams Eddine Chitour soutient que "notre Armée est crainte, non pas pour le nombre de ses éléments, mais du fait qu'elle compte des universitaires qui dirigent de façon élaborée des techniques mondiales".