Les habitants de douar Chouacha entrevoient une lueur d'espoir à la faveur des actions de rattrapage pour arrimer cette zone d'ombre au développement local. Cette agglomération secondaire rattachée à la commune de Mers El Hadjadj est située à une soixantaine de kilomètres d'Oran.En arrivant au lieu-dit "Djefafla", après un passage à Mers El Hadjadj, chef lieu de commune relevant de la daïra de Bethioua, Il faut encore plus de 3 kilomètres de route pour arriver au Douar Chouacha, un "noman's land" disparate où vivent comme ils peuvent près de 650 habitants. Situé aux confins de Alaïmia, une localité enclavée relevant de la wilaya de Mascara et le village de Granine (Bethioua) aux limites des réserves naturelles de la Mactaa, Douar Chouacha tente de sortir de son état de léthargie dans lequel il a été confiné des décennies durant, à travers des actions de rattrapage. "Ici, les populations vivent toujours au rationnement de l'eau potable à raison d'une fois par semaine et encore", s'écrie un habitant de cette zone d'ombre, qui attend de pied ferme l'achèvement des travaux de réhabilitation de l'ancien réseau d'alimentation en eau potable présentant des fuites dépassent tout entendement. "Ceux qui ne disposent pas d'une bâche d'eau continuent de souffrir", dit-il, expliquant que l'eau arrive aux robinets seulement deux heures à trois heures par semaine". Lire aussi : Zones d'ombre: un dossier hautement prioritaire pour le Président Tebboun Le système de collecte des eaux usées laisse aussi à désirer. Les eaux sont jetées dans la nature, se désole un autre habitant, faisant remarquer, d'autre part, qu'il faut faire plus de 11 kilomètres à Mers El Hadjadj ou plus, à Bethioua pour trouver des bain maures qui, hélas, sont fermés en cette période de la pandémie du Covid-19. Par ailleurs, un seul médecin vient un jour sur deux, fait savoir l'infirmière Soumia Messaïdi du centre de proximité de santé publique dans cette zone d'ombre où "les coupures d'électricité sont fréquentes". "Lorsque un vent souffle, c'est tout le douar qui est plongé dans le noir", a fait observer Guellouh Khadra, une retraité de l'enseignement, signalant à l'occasion un poteau électrique arraché suite aux dernières intempéries. Priorité à l'eau, l'assainissement et le gaz Détermination et engagement sont les maîtres mots des autorités locales pour desservir les populations de cette localité rurale, confinée longtemps dans l'oubli, soutient le secrétaire général de la commune de Mers El Hadjadj, Miloud Charef Zerrouli qui indique que douar Chouacha est toujours dépourvu de réseaux d'assainissement et du gaz et doté d'un réseau d'alimentation en eau potable vétuste et défectueux, en plus de la voirie dégradée sur un tronçon de 4 kilomètres. Ces préoccupations figurent en priorité dans le cadre de la prise en charge des zones d'ombre de la dite commune, au titre du plan communal de développement (PCD), ou encore au plan sectoriel, assure ce responsable de l'exécutif local, et qu'une enveloppe de 65 millions DA a été allouée pour prendre en charge le réseau d'assainissement. Après l'achèvement, tout récent, de la première tranche de l'opération d'éradication des fosses septiques atteignant un taux d'avancement de 70 %, une deuxième est inscrite sur budget de la wilaya, a-t-il fait savoir, soulignant que les procédures ont été effectuées en attendant l'approbation du marché pour entamer une deuxième opération pour la mise en service du système de collecte des eaux usées. En ce qui concerne le gaz de ville, financé à l'indicatif du budget communal pour un coût de 10 millions DA, le taux d'avancement des travaux est de 50 %, a-t-il fait remarquer, rappelant que 132 foyers sont déjà raccordés. Lire aussi : Attar: près de 30% des zones d'ombre raccordées au réseau électrique nationa Le projet le plus important est incontestablement celui de la rénovation du réseau d'alimentation en eau potable pour un coût de 20 millions DA, financé au titre du plan sectoriel à l'indicatif de la direction des ressources en eau. Cette opération permettra d'approvisionner régulièrement la population de cette localité en eau, notamment avec le renforcement prévu de l'adduction à partir du réservoir de Granine. Sur un autre registre, une enveloppe de 8 millions DA a été débloquée par la commune au profit du secteur de l'éducation pour les travaux d'aménagement de trois classes et l'installation de la chaufferie qui tire à sa fin pour être réceptionnés dans les prochains jours en attendant une opération en cours pour la réalisation de deux autres classes, a ajouté notre interlocuteur, soulignant que pour l'instant, les cantines scolaires continuent de servir des repas froids. Régularisation des titres de propriétés et de concession agricole à l'ordre du jour La régularisation de la situation foncière dans cette bourgade accuse du retard. Une situation qui pénalise les citoyens qui ne peuvent entrevoir aucun projet susceptible d'être éligible aux mécanismes de soutien à l'emploi ou de création d'entreprises, selon la même source. A ce sujet, le secrétaire général de l'APC de Mers El Hadjadj a indiqué que la commune vient d'engager un expert pour le transfert des terrains au profit de la commune. "Le dossier a été déposé à la conservation foncière, il y a de cela deux ans, mais aucune suite n'a été donné après son transfert à l'agence foncière de wilaya", a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la concession agricole, le problème se pose depuis 2001. Une quarantaine d'agriculteurs n'ont pas été recensés ni portés sur la liste des bénéficiaires par la commission de l'Office national des terres agricoles et celle de la wilaya qui n'a pas établi une étude sur site, ont déploré des agriculteurs activant à Chouacha. En attendant, l'espoir demeure, estime, Mohamed Allous, un citoyen de cette localité, qui attend une décision d'aide financière pour construire son logement dans ce groupement d'habitat rural, de 2,5 hectares récemment affecté. Selon les services de la wilaya, sur un total de 95 opérations destinées à la prise en charge d'une soixantaine de zones d'ombre d'Oran recensées, le tiers est consacré aux localités enclavées situées dans la daïra de Bethioua, soit 34 opérations. La même source signale l'achèvement de 58 opérations au profit des zones d'ombre de la wilaya, en marge d'une caravane médiatique qui s'est déplacée au douar Chouacha pour s'enquérir de l'état d'avancement des projets devant répondre aux attentes de la population locale.