Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a relevé un taux de vacance "inquiétant" dans des postes de responsabilité au niveau de plusieurs établissements sous tutelle, notamment d'enseignement, "en dépit des directives et instructions données dans ce sens". Intervenant à l'ouverture de la Conférence nationale des universités, M. Benziane a affirmé que cette situation, qui nécessite "un diagnostic minutieux" et "une profonde réflexion" sur ses raisons et les voies et moyens à même de la corriger à l'avenir, exige des directeurs des établissements de lui accorder l'attention nécessaire. Plaidant, dans ce sens, pour la proposition de désignations à ces postes, le ministre a mis en avant l'impératif de s'appuyer à des critères clairs, objectifs et transparents afin de garantir un encadrement de qualité. Par ailleurs, le ministre a indiqué que la formation doctorale, au titre de la rentrée universitaire 2020-2021, "a vu la révision de l'arsenal organisationnel de ce cycle", citant la promulgation de l'arrêté 961 du 2 décembre 2020 et la suggestion d'un projet de décret exécutif sur l'organisation des études universitaires dans les cycles de l'enseignement supérieur. Les dispositions prévues dans ce projet de décret exécutif et les textes d'application permettront de "pallier nombre de dysfonctionnement enregistrés", notamment en matière de prérogatives du directeur de l'établissement et des Comité de formation doctorale, a estimé M. Benziane citant également la consécration de l'organisation de concours suivant les filières et le renforcement de la coopération entre établissements universitaires et ceux de recherche. Le ministre a fait état, à ce propos, de l'élaboration d'une note d'orientation sur les modalités d'organisation du concours d'accès au Doctorat, à la lumière de la conjoncture sanitaire exceptionnelle, en sus d'un calendrier détaillé pour ses différentes étapes, ajoutant qu'un délais suffisant (43 jours) a été fixé pour les concours, en fonction de l'appréciation de chaque directeur d'établissement universitaire et selon le nombre de candidats et des moyens matériels et humains disponibles. A cette occasion, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a appelé les directeurs des établissements universitaires à veiller aux deux critères importants que sont la transparence et l'équité, d'une part et le respect des délais prévus à l'annonce des résultats, d'une autre part, notant que la question de l'accompagnement des étudiants en Doctorat et de l'encadrement concret et permanent de la part des encadreurs figure toujours parmi les préoccupations soulevées. Les responsables des établissements universitaires, en coordination avec leurs instances scientifiques, doivent faire de leur mieux pour "pallier ce dysfonctionnement qui compromet inévitablement le rendement de la formation doctorale et la qualité de sa production", a-t-il déclaré. Pour M. Benziane, le départ de chercheurs permanents vers des universités, des entreprises économiques ou vers ses pays étrangers, "a entrainé des difficultés supplémentaires pour les établissements de la recherche scientifique, confrontés déjà à un déficit en matière d'encadrement et d'attraction de chercheurs". Une commission multisectorielle sera mise en place en vue d'examiner les voies et moyens de traiter ce "phénomène" ou du moins l'atténuer, a-t-il fait savoir. Evoquant des difficultés soulevés par les responsables de certains établissements universitaires dans l'exploitation de la plateforme intégrée PROGRESS, notamment dans son volet relatif au suivi des processus pédagogiques des étudiants, à l'organisation et à l'évaluation des examens ainsi qu'aux délibérations et au passage, le ministre a assuré qu'une commission ad hoc sera chargée de diagnostiquer les difficultés existantes et les éventuels dysfonctionnements. Il a expliqué que "l'objectif est d'accompagner les établissements universitaires qui n'ont pas pu, encore, généraliser ce système", soulignant que l'enseignement à distance, imposé par la conjoncture sanitaire, est désormais un choix qui ne saurait être ajourné" Une réflexion est en cours pour dépasser progressivement certaines appréhensions objectives liées aux aspects législatif et juridique de l'organisation de ce mode d'enseignement au regard du manque de moyens matériels et techniques et la faiblesse des compétences humaines, a-t-il ajouté. Lire aussi :Enseignement supérieur: installation d'une commission conjointe Université-Entreprises économiques Le ministre a fait état, dans ce sens, de plusieurs mesures initiées par son secteur tant au plan juridique à travers l'intégration de l'enseignement à distance dans des projets des textes législatifs et réglementaires pertinents, qu'au plan matériel et technique à travers la signature de conventions de coopération avec le secteur de la poste et des télécommunications en vue d'améliorer le débit Internet et d'élargir le réseau national de donnés aux villes du sud du pays. M.Benziane a annoncé, à ce propos, des démarches en cours pour l'acquisition d'équipements nécessaires à l'augmentation du débit Internet d'environ 10 fois, précisant que "cette opération pourrait prendre un certain temps en raison de la procédure d'acquisition de ce type d'équipements". En marge de la conférence, le directeur général de l'enseignement et de la formation supérieurs au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saidani Boualem, a indiqué que des insuffisances ont été enregistrées dans l'enseignement à distance, notamment en termes d'interaction enseignant-étudiants, d'accès aux plateformes numériques et de débit internet. Il a assuré que ces lacunes, identifiées, seront pallier progressivement au cours de l'année en cours, à travers de meilleurs services Internet, se félicitant d'un points fort: la mobilisation de toutes les capacités humaines (enseignants et personnel d'encadrement). Estimant que la formation à distance sera le crédo de la décennie 2020-2030, Saidani a plaidé pour le travail sérieux afin de promouvoir l'université algérienne et de garantir à l'étudiant une formation de qualité. De son côté, le sous-directeur de la vulgarisation de l'informatique et des statistiques à l'office national des œuvres universitaires (ONOU), Cherif Mouloud a fait état du traitement des lacunes enregistrées en première phase, du 23 août au 14 décembre. S'agissant du protocole sanitaire, il a affirmé que l'ONOU a réussi à surmonter les dysfonctionnements constatés et que la reprise de l'année universitaire était acceptable à tous les niveaux.