La normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste est "une trahison à la cause palestinienne", a affirmé le politologue tunisien, Riadh Sidaoui, saluant le rôle prépondérant de l'Algérie dans son soutien à cette cause juste, à travers son refus catégorique d'adhérer à cet élan de normalisation. S'exprimant dans un entretien accordé à l'APS, le directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques, basé à Genève, a estimé que, la décision du régime marocain de normaliser ses relations avec Israël est "contre l'intérêt palestinien". "Cela n'empêche pas Israël d'accélérer son oppression contre le peuple palestinien", a-t-il ajouté, soulignant que toute tentative de normalisation avec Israël est "synonyme de feu vert à même de lui permettre de continuer sa politique sanguinaire et agressive en Palestine". A ce propos, M. Sidaoui a regretté le dernier bombardement israélien sur Ghaza qui a causé, samedi, la blessure de deux civils palestinien, dont un enfant. Estimant que la scène internationale est devenue un "souk" (marché), le spécialiste du monde arabe déplore notamment, "le troc" du régime marocain avec le président américain Trump qui a normalisé ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental. "En principe, il n'y a aucun rapport entre un problème régional et la normalisation avec Israël qui est lié à la cause palestinienne et non pas à la cause sahraouie", a-t-il opiné, rappelant que le Maroc entretient des relations secrètes avec l'entité sioniste depuis longtemps. Selon M. Sidaoui, "le roi du Maroc, Mohamed VI a pris la cause palestinienne en otage en faisant un échange avec les israéliens et le président américain sortant Donald Trump sur le compte de la cause palestinienne". il a salué, dans ce cadre, la position de l'Algérie et de la Tunisie, dont "les chefs d'Etat ont prononcé clairement et avec volonté leur hostilité à la normalisation". M.Sidaoui a également réagi à la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, assurant que cette action n'a aucun fondement juridique sur le plan de la légalité. "Au plan juridique ça ne veut rien dire parce que cette question est liée au Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il argué, précisant que le nouveau président américain élu, Joe Biden qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain a promis dans ses déclarations d'effacer "toutes les bêtises" de Trump "y compris les relations avec l'Iran ou la reconnaissance d'El Qods occupé comme capitale d'Israël". La Ligue arabe a échoué dans sa mission D'autre part, le politologue tunisien a fustigé le rôle de la Ligue arabe, estimant "qu'après avoir atteint son apogée, en jouant son dernier rôle durant la guerre d'octobre 1973 et la signature des accords de Camp David, elle est devenue un instrumentent entre les mains de l'OTAN". Pour étayer son analyse, M. Sidaoui a rappelé que, "c'est à cause de cette Ligue arabe et de ses résolutions qu'on a bombardé l'Irak en 1991, en plus de la destruction de la Libye par l'OTAN grâce à ces même résolutions de cette Ligue ainsi que la destruction de la Syrie qui en est un membre fondateur". "La ligue arabe aujourd'hui n'est plus la ligue des peuples et des républiques patriotiques et nationalistes qui refusent la normalisation, elle est l'instrument des Etats du golf qui l'ont pris en otage depuis qu'elle a permis la destruction de l'Irak en 1991", a-t-il ajouté. Outre la Ligue arabe, M. Sidaoui a également évoqué, l'Union du Maghreb arabe (UMA) après la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. "Avec la normalisation du Maroc avec Israël l'Union du Maghreb est fini. On ne peut pas faire une union avec des pays qui normalisent et d'autres qui résistent", a-t-il tranché. Le politologue tunisien, estime dans ce cadre, "qu'il faut un nouveau noyau de républiques constitué de l'Algérie et de la Tunisie, tout comme d'autres pays comme la Syrie, le Liban et l'Irak qui refusent la normalisation".