Le plan d'action sur le projet de relance et de réhabilitation du barrage vert, pour lutter contre la désertification et le changement climatique est en cours de finalisation, a indiqué jeudi à Alger, Saliha Fartas, directrice à la Directrice générale des forêts (DGF), précisant que l'objectif tracé est d'étendre la superficie de la couverture végétale à 4,7 millions d'hectares. Intervenant lors d'une journée d'étude organisée par l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG), sur le thème du barrage vert, Mme Fartas a précisé que le plan d'action portant sur la relance de ce projet est actuellement en voie d'être finalisé. Ce plan d'action multisectoriel vise à étendre la superficie végétale de 3,7 millions d'hectares actuellement à 4,7 millions à l'horizon 2035. Ce projet intégré avait été confié à un organe national de coordination, regroupant plusieurs secteurs ministériels et qui a été chargé d'élaborer l'ensemble des études et démarches requises pour la relance du barrage vert, et ce suite aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné la même responsable. "Actuellement, nous sommes en phase de formulation et de révision de notre feuille de route pour la mise en œuvre de ce projet intégré qui comprend une nouvelle vision de développement et d'amélioration des conditions de vie des populations qui vivent au niveau des zones situées dans cette bande verte", a fait savoir également la responsable de la DGF. Lire aussi : Désertification: un organe de coordination chargé de la relance du Barrage vert Affirmant que le projet de relance a pris en considération le volet du génie rural, Mme Fartas a expliqué que les pouvoirs publics ont décidé cette fois-ci d'intégrer la prise en charge de plusieurs aspects dans l'extension du patrimoine forestier, notamment la création d'espaces récréatifs, d'espaces verts pour le développement de l'écotourisme, ainsi que la création d'entreprises par des jeunes issus des milieux ruraux. "Tous les projets seront tributaires d'études d'impact pour éviter la destruction de la forêt. Il est prévu aussi l'exploitation des énergies renouvelables", a-t-elle relevé. Selon les données de la DGF réalisées à l'aide du GPS, la superficie totale du Barrage vert est de 3,7 millions d'hectares couvrant 13 wilayas, 165 communes dont plus 200 zones d'ombre ont été recensées. Un financement onusien de 43 millions de dollars sollicité S'agissant du financement du projet, il a été fait appel au soutien du Fond vert pour le climat, un organisme financier de l'Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a ajouté Mme Fartas. La contribution financière sollicitée auprès ce Fonds, toujours en cours d'examen et d'évaluation, est de l'ordre de 43 millions de dollars, a-t-elle mentionné. Lors de cette journée d'étude, le directeur général du Bureau national d'études pour le développement rural (BNEDER), Khaled Ben Mohamed, a souligné la nécessité de relancer le projet du Barrage vert, pour lutter contre l'avancée du désert et le renouvellement du patrimoine forestier de plus en plus mis en danger par l'activité humaine à travers l'élevage au niveau de la steppe. Créé en 1970, suite à une décision relative à la mise en place du périmètre de reboisement de Moudjebara dans la wilaya de Djelfa, le Barrage vert fait face, selon une étude réalisée par les services du BNEDER sur la vulnérabilité de ce patrimoine, à des aléas du changement climatique surtout dans la partie centre et ouest qui accélèrent sa dégradation, d'où la nécessité de lancer "une urgente opération de son renouvellement et de sa réhabilitation", a-t-on préconisé. Lire aussi : Le gouvernement approuve la création d'un organe de relance du barrage vert "Nous vivons ces dernières années des évènements extrêmes sur le plan climatique au niveau des zones de cette bande verte qui ont affecté considérablement les systèmes socioéconomiques", alerte M. Ben Mohamed. Lors des débats, des intervenants ont insisté sur la création d'une agence nationale chargée du projet de relance du Barrage vert ainsi que l'adoption d'une approche globale impliquant des experts, des agronomes et les institutions de l'Etat. Il a été également souligné l'importance d'associer les acteurs de la société civile en vue de participer à la sensibilisation et la protection de ce patrimoine forestier menacé aussi par le phénomène des incendies qui ravagent annuellement des milliers d'hectares.