Il s'agit du barrage vert, une ceinture d'arbres reliant les frontières algériennes de l'ouest à l'est sur une longueur de 1.500 km. La lutte contre la désertification avait atteint alors sa vitesse de croisière. De conception essentiellement forestière, le barrage vert visait le reboisement d'une superficie de trois millions d'hectares. Toutefois, cette conception a été revue en 1982. L'objectif fondamental fut le rétablissement de l'équilibre écologique par une exploitation rationnelle des ressources naturelles. En dépit des efforts consentis, plusieurs carences ont été, cependant, enregistrées. Il s'agit de l'apparition de la chenille processionnaire sur 100.000 ha et le dépérissement sur pied des plantations sur sol à croûte calcaire. Ces contraintes découlent du mauvais choix des graines, des espèces, du transport des plants, des techniques de plantation, etc. Les taux de réussite qui dépassaient les 50%, en fonction des régions, étaient parfois jugés « satisfaisants ». La wilaya de Khenchela, par exemple, a enregistré un taux de réussite de 80%. Cependant, le barrage vert reste confronté à des contraintes, à l'instar de la sécheresse prolongée, des pacages sauvages et des maladies. Les coupes illicites et la nature juridique des terrains exploités ont ralenti et compromis l'avancée du projet. Le barrage vert reste, néanmoins, la solution idoine de lutte contre l'avancée du désert. A ce titre, une étude est en cours pour déterminer les options à prendre lors du prochain plan quinquennal et les actions nécessaires pour entretenir et étendre le barrage vert à d'autres espaces. Le Bureau national des études rurales est en phase d'établir un diagnostic sur le barrage existant actuellement. Ses conclusions détermineront les espaces sur lesquels s'appuierait une deuxième phase et une éventuelle relance du barrage. Les opérations de reboisement en appoint Tout en réactivant le barrage vert, principalement à l'ouest du pays où il a connu une dégradation, voire une perdition totale, des opérations de reboisement sont programmées et de grands travaux sont lancés depuis l'année 2000. Selon la Direction générale des forêts (DGF), « de vastes programmes de reboisement sont chaque année initiés sur l'ensemble des territoires sylvatiques, notamment de l'Atlas saharien, prioritaire vu sa vulnérabilité ». « Dans cette perspective, la reconstitution du patrimoine forestier à travers le reboisement a été consacrée comme tâche d'intérêt national se traduisant par la mise en œuvre du plan national de reboisement (PNR) visant 1.245.000 ha ». D'autres programmes sont également élaborés avec comme point focal la composante humaine. Il y a nécessité d'améliorer les conditions de vie et de diminuer la pression sociale sur les ressources naturelles. Dans ce contexte, « une nouvelle stratégie de développement rural durable (SDRD) est décidée pour organiser les synergies économiques et sociales et qui ont une implication pleine et responsable sur les ressources naturelles », souligne la DGF. Toutes les actions adoptées visent la protection du patrimoine forestier, la conservation des écosystèmes naturels et le traitement des bassins versants. Un plan de protection des zones steppiques présahariennes et sahariennes est appliqué avec la création en 2002 du Fonds de lutte contre la désertification et le développement de la steppe (FLDDPS). Le barrage vert et les opérations de reboisement sont encore des projets viables. Ils sont l'unique rempart contre l'avancée du désert qu'accentuent et aggravent les changements climatiques.