La Conférence ministérielle internationale sur l'initiative de stabilité de la Libye, prévue jeudi à Tripoli, se tiendra sur fond d'optimisme et un large soutien international traduit particulièrement par la détermination d'accompagner le gouvernement libyen dans sa démarche visant à dessiner un nouveau et prometteur avenir pour le pays. La Conférence sur la stabilité de la Libye, la première initiative purement libyenne depuis la mise en place du nouveau gouvernement d'unité nationale au mois de mars 2021, vise, selon la cheffe de la diplomatie libyenne, "une résolution globale des problèmes dont souffrent les Libyens sur les plans sécuritaire, économique et politique". Dans une allocution adressée dimanche soir au peuple libyen, Nadjla Al-Mangoush a indiqué que la Conférence de jeudi sera axée notamment sur les volets sécuritaire et économique. Sur le plan sécuritaire, la Conférence vise "à fournir le soutien politique et technique nécessaire à la consolidation du cessez-le-feu en vigueur, à accélérer la réunification de l'institution militaire, à faciliter le démantèlement des milices et leur réintégration dans les corps constitués, et faciliter le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers". Mme Al-Mangoush a précisé, dans ce sens, que la Conférence sur la stabilité de la Libye "viendra appuyer les efforts du Comité militaire mixte libyen 5+5 et les recommandations des Conférences de Berlin 1 et 2, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité (2570 et 2571), plaidant pour la préservation du cessez-le feu, le retrait total de tous les mercenaires étrangers, la réunification de l'institution militaire et le refus de toute ingérence étrangère". Dans le même ordre d'idées, elle a rappelé que la Libye continuera à compter sur les pays voisins pour réaliser la paix totale en Libye et dans la région. Sur le volet économique, la ministre libyenne des Affaires étrangères a noté que "cette initiative vise à faire progresser l'économie libyenne, à améliorer le niveau de vie du citoyen libyen et à fournir les services nécessaires pour vivre avec dignité et fierté sur sa terre". "La Libye doit être un espace de concurrence économique positive", a soutenu Mme Al-Mangoush dans son allocution, soulignant que "la lutte contre la marginalisation et la bureaucratie sera sans répit". Pour ce qui est des objectifs attendus de cette conférence sur le plan politique, la cheffe de la diplomatie libyenne a relevé que "cette initiative vise à mobiliser les soutiens positifs nécessaires à la tenue des élections générales, à soutenir le processus de justice transitionnelle et de réconciliation nationale, à appuyer les efforts de la Haute commission électorale et à propager les valeurs de paix". == Large soutien international == La Conférence internationale sur la stabilité de la Libye bénéficie d'un large soutien international. Le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell, a indiqué, lundi, que le soutien de l'UE sera "sans conditions" au gouvernement libyen dans son initiative sur la stabilité de la Libye" et qu'il "se poursuivra jusqu'au retour total de la paix" dans le pays. De son côté, l'Union africaine (UA) a dépêché une délégation pour prendre part aux travaux de cette réunion et émettre par la même occasion des suggestions quant au chantier de la réconciliation nationale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a salué l'initiative libyenne, a décidé de se faire représenter à cette conférence par son adjointe aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo. La Ligue des Etats arabes a fait savoir pour sa part que son secrétaire général, Ahmed Abou Al-Ghaith sera présent à Tripoli pour prendre part aux travaux de l'initiative libyenne sur la stabilité. Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères grec a réitéré, mardi, le soutien de son pays à la démarche du gouvernement libyen, la qualifiant de "salutaire", soulignant que la Grèce poursuivra son soutien au gouvernement libyen jusqu'à l'aboutissement du processus de paix. Le ministre adjoint aux Affaires étrangères allemand, Niels Annen, a, lui, affirmé depuis Tunis où il était en visite, le soutien de son pays à la conférence de stabilité sur la Libye. De même que l'ambassade américaine en Libye qui a déclaré récemment que les Etats-Unis soutiendraient toutes les initiatives des Libyens visant la tenue des élections à la date prévue.