La lutte contre l'immigration irrégulière - au départ des côtes libyennes vers l'Europe - constitue un des points de discussions de cette conférence qui devrait aussi se pencher sur la question des fonds libyens gelés à l'étranger, selon un projet de déclaration consulté par certains participants à Tripoli. L'organisation des élections générales en Libye, prévue pour le 24 décembre, sont en ligne de mire et focaliseront la Conférence ministérielle internationale sur l'initiative de stabilité de la Libye, prévue aujourd'hui à Tripoli, alors que des doutes pèsent sur le respect de cette échéance, en raison des frictions opposant les parties libyennes et le risque d'une dégradation de la situation sécuritaire à n'importe quel moment. Si ces élections sont importantes, pour l'ONU qui chapeaute le processus de sortie de crise dans ce pays, elles ne sont toutefois qu'une étape pour l'ensemble des intervenants impliqués dans ce dossier. Ce pourquoi cette conférence sur l'initiative de stabilité de la Libye, une première initiative purement libyenne depuis la mise en place du nouveau gouvernement d'unité nationale au mois de mars 2021. Et selon la cheffe de la diplomatie libyenne, Nadjla Al-Mangoush, cette conférence est "une résolution globale des problèmes dont souffrent les Libyens sur les plans sécuritaire, économique et politique". Dans son allocution dimanche dernier, Mme Al-Mangoush, a affirmé que cette Conférence vise, sur le plan sécuritaire, "à fournir le soutien politique et technique nécessaire à la consolidation du cessez-le-feu en vigueur, à accélérer la réunification de l'institution militaire, à faciliter le démantèlement des milices et leur réintégration dans les corps constitués, et faciliter le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers", estimant aussi qu'elle "viendra appuyer les efforts du Comité militaire mixte libyen 5+5 et les recommandations des Conférences de Berlin 1 et 2, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité (2570 et 2571), plaidant pour la préservation du cessez-le feu, le retrait total de tous les mercenaires étrangers, la réunification de l'institution militaire et le refus de toute ingérence étrangère". "La Libye doit être un espace de concurrence économique positive", a soutenu Mme Al-Mangoush dans son allocution, soulignant que "la lutte contre la marginalisation et la bureaucratie sera sans répit". Pour ce qui est des objectifs attendus de cette conférence sur le plan politique, la cheffe de la diplomatie libyenne a relevé que "cette initiative vise à mobiliser les soutiens positifs nécessaires à la tenue des élections générales, à soutenir le processus de justice transitionnelle et de réconciliation nationale, à appuyer les efforts de la Haute commission électorale et à propager les valeurs de paix". Selon les médias libyens, il sera aussi question de la lutte contre l'immigration irrégulière, la Libye étant devenue un pays de transit des migrants vers l'Europe, outre le fait que le pays subit aussi cette crise et des dépassements sont enregistrés contre les migrants, dénoncent régulièrement les organisations non-gouvernementales et onusiennes. La Conférence internationale sur la stabilité de la Libye bénéficie d'un large soutien international. Le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell, a indiqué, lundi, que le soutien de l'UE sera "sans conditions" au gouvernement libyen dans son initiative sur la stabilité de la Libye" et qu'il "se poursuivra jusqu'au retour total de la paix" dans le pays. De son côté, l'Union africaine (UA) a dépêché une délégation pour prendre part aux travaux de cette réunion et émettre par la même occasion des suggestions quant au chantier de la réconciliation nationale. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a salué l'initiative libyenne, a décidé de se faire représenter à cette conférence par son adjointe aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo.