Créer une synergie entre les financements, public et privé, constitue un facteur élémentaire qui permettra de soutenir le secteur de l'efficacité énergétique (EE) en Algérie, a estimé mercredi à Alger le directeur général de l''Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie en Algérie (Aprue), Kamel Dali. Lors d'un séminaire consacré aux mécanismes de financement de l'efficacité énergétique, M. Dali a souligné la nécessité de l'apport du secteur financier privé dans la réussite du déploiement de l'EE au sein des différents projets nationaux, notamment dans l'habitat et le transport. Il a ainsi estimé que les financements publics de ce secteur, notamment via le Fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME), demeure actuellement "insuffisant" pour passer à des projets de grande échelle incluant l'EE notamment dans le secteur du bâtiment. Le responsable a sollicité, dans ce sens, la mobilisation des acteurs de la place financière nationale et internationale, publics et privés, pour créer un marché de l'EE et afin d'assurer sa pérennité. Pour l'expert auprès du programme de coopération Algérie-UE "Taka Nadifa", Menouer Boughedaoui, il s'agit également de réunir l'ensemble des conditions réglementaires et institutionnelles pour parvenir à de nouveaux mécanismes de financement. L'expert a cité plusieurs contraintes et limites des actions de financement de par le FNME, notamment la non-obligation de mise en oeuvre des audits énergétiques et la rigidité du mécanisme impliquant une lenteur d'accès aux ressources. M.Boughedaoui a ainsi recommandé de compléter le dispositif réglementaire actuel, notamment via la révision de la loi sur la maitrise de l'énergie ou la promulgation d'une nouvelle loi sur la transition énergétique incluant la maitrise de l'énergie. Il a également estimé nécessaire de renforcer et de compléter le dispositif institutionnel par le renforcement de l'Aprue et la création d'un organe technique de l'EE. Lire aussi: Efficacité énergétique: nécessaire adaptation de l'offre de financement aux besoins du marché Présent lors de ce séminaire, le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Rachid Belaid, a plaidé en faveur du recours au portefeuille des banques déjà existant en matière de financement. "Pour une rapidité d'exécution des financements, il est possible de s'appuyer sur le financement des clients qui ont acquis des logements à travers les banques pour leur offrir de nouveaux financements d'aménagement dans le cadre de l'efficacité énergétique", a-t-il proposé. M.Belaid a en outre recommandé la possibilité de financer les promotions immobilières en intégrant la dimension d'EE. "Les promoteurs immobiliers pourraient intégrer les équipements liés à l'efficacité énergétique dans leurs devis pour bénéficier des financements adaptés", a-t-il expliqué, ajoutant que ces propositions peuvent être mises en oeuvre sans "chambouler" la législation et les mécanismes existants tout en offrant une rapidité de financement.