Le médiateur ouest-africain pour le Mali, le Nigérian Goodluck Jonathan, a rencontré jeudi à Bamako plusieurs responsables de la transition malienne pour discuter de la "route à suivre" vers un retour à la vie civile. L'ancien président nigérian s'est entretenu jeudi après-midi au palais présidentiel de Koulouba à Bamako avec trois membres du gouvernement malien avant de rendre visite au président de la transition, le colonel Assimi Goïta. "Nous sommes vraiment venus ici pour avoir une conversation sur la route à suivre" dans la crise malienne, a-t-il dit à l'issue de ces rencontres avec les membres de la transition. "Nous nous reverrons très bientôt et prendrons une décision, de façon à ce que les Maliens soient devant (la question de) la durée de la transition et quand les élections vont commencer. A l'heure actuelle, personne ne peut le dire exactement", a ajouté M. Jonathan. Le médiateur de la Cédéao a assuré que les équipes techniques composées de membres du gouvernement malien, de la Cédéao, de l'Union africaine et des Nations unies ont travaillé, avant la visite de jeudi, pour élaborer "un cadre transitionnel" qui, selon lui, constitue la base des discussions avec le gouvernement au Mali. "Nous nous sommes tous mis d'accord pour continuer d'avancer, donc nous allons continuer la conversation", a conclu M. Jonathan, qui doit poursuivre sa visite vendredi. Dans un document, un comité technique de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) propose l'organisation d'élections dans un délai de 12 ou 16 mois, avec l'aide d'une Autorité indépendante de gestion des élections (Aige). Le scénario dans lequel les élections et le retour à la vie civile auront lieu dans 12 mois, porterait donc la période de transition sous contrôle militaire à 30 mois depuis 2020, au lieu des cinq années souhaitées par les autorités de la transition. Mardi, le médiateur nigérian avait appelé à une transition démocratique dans "les plus brefs délais", au lendemain de l'approbation d'un plan permettant aux autorités de la transition de rester au pouvoir pendant cinq ans. L'organe législatif au Mali avait entériné lundi une période de transition pouvant aller jusqu'à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays. M. Jonathan avait estimé mardi que la Cédéao pourrait ne pas accepter ce délai de cinq ans. "Nous allons poursuivre les négociations avec eux (les autorités de la transition) et faire en sorte qu'ils réduisent cette durée", avait-il dit.