Les participants au 4ème colloque international consacré au Chahid Larbi Ben M'hidi intitulé "Ben M'hidi et la Révolution algérienne à travers les documents d'archives", tenu mercredi à l'université d'Oum El Bouaghi, ont souligné "le rôle du document d'archives dans l'écriture de l'histoire de la Révolution de libération nationale". Dans son intervention à l'ouverture de cette rencontre initiée par l'université d'Oum El Bouaghi en coordination avec le Centre national des études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954 (CNERMN 54) sous l'égide des ministères de l'Enseignement Supérieure et des Moudjahidine, le Dr. Toufik Benzerda a indiqué que le document d'archives en tant que témoin temporel constitue un fondement à l'écriture de l'histoire pour la préservation de la mémoire de la nation algérienne". "L'accès de l'historien à de tels documents lui permet d'écrire l'histoire conformément à la méthodologie scientifique", a-t-il ajouté, affirmant la nécessité de rechercher les documents d'archives "pour écrire une histoire correcte". De son côté, Mostefa Saadaoui de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira a mis l'accent sur l'importance des archives pour l'écriture de l'histoire considéré comme "première source claire et très appréciée par l'historien". L'intervenant a souligné également l'abondance des documents d'archives produits par la Révolution algérienne, notamment à la fin de l'année 1956, date de création des centres de commandement dans toutes les wilayas en application des recommandations du congrès de la Soummam. Il a indiqué, dans ce contexte, que la wilaya-3 historique a produit, selon une opération de calcul, près de 900.000 documents jusqu'à la fin de la Révolution. M. Saadaoui a invité les historiens à exploiter d'une manière positive et efficace les documents à leur disposition. Pour sa part, Abdelmoumène Brahim de l'université d'Oum El Bouaghi qui a intitulé sa communication "Mohamed Larbi Ben M'hidi à Oran d'après certains documents d'archives (1950/1956)" a mis en garde contre les documents et les photos de l'époque "fabriqués" consacrés aux Chouhada de la Révolution. Il a ainsi souligné que certaines photos ont été retouchées et trafiquées par les services français comme dans le cas du Chahid Ben M'hidi et même aujourd'hui par certains usagers des réseaux sociaux, estimant que cela "fausse les sources et affecte l'écriture de l'histoire". Outre les communications de chercheurs des universités de Sétif et Souk Ahras, Habiba Mehideb de l'université d'Istanbul (Turquie) a donné une conférence en visioconférence intitulée "l'importance des documents d'archives de l'Etat turc dans l'écriture de l'histoire de l'Algérie durant l'occupation".