Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi a affirmé jeudi à Alger qu'une nouvelle loi était en cours de préparation pour la révision de la loi sur l'investissement des biens wakfs. Afin de relancer le secteur des Wakfs et contribuer au soutien de l'économie nationale, une loi révisant la loi sur l'investissement des biens wakfs est en cours de préparation, a précisé le ministre lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales et présidée par M. Salah Goudjil, président du Conseil, en présence de membres du Gouvernement. En réponse à une question du sénateur Fouad Sebtouta sur l'état actuel des biens wakfs en Algérie, M. Belmehdi a indiqué que "le nombre des biens inventoriés, recensés et étiquetés a atteint 12.274 biens wakfs entre logements, locaux commerciaux et professionnels et terrains agricoles et urbains". Et de rappeler que l'Algérie avait bénéficié auparavant, à travers un accord de coopération avec la Banque islamique de développement (BID) d'une assistance technique pour recenser les wakfs, une expérience d'ailleurs adoptée aujourd'hui dans le monde arabe et islamique". De grands efforts ont été consentis pour la régularisation de la situation juridique des biens wakfs, a expliqué M. Belmehdi, indiquant que cette opération avait pris pour certains cas beaucoup de temps, et parfois a nécessité le recours à la justice pour se prononcer sur ces cas". Quant à l'actualisation des prix de location des biens wakfs, sachant que ces biens étaient cédés à une certaine époque au dinar symbolique, le ministre a affirmé que son département "avait recouru, en coordination avec les services du Domaine national et des experts fonciers, à la justice afin d'actualiser les prix, dont la valeur a été multipliée par 26 fois entre 1999 et 2021". Concernant la création de l'Office national des Wakfs, M. Belmehdi a déclaré qu'il "s'agit d'un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) devant contribuer à l'appui de l'économie nationale", soulignant dans le même contexte que l'Office était en train de recevoir les actifs immobiliers, physiques et des wakfs du ministère. Quant à la question du sénateur Hakim Tamraoui sur la stratégie adoptée par le ministère pour la prise en charge des besoins des mosquées en cours de réalisation, le ministre a répondu: "en dépit du déficit en matière d'encadrement en raison des mesures de gel de l'exploitation des postes d'emploi, tous les efforts sont déployés pour le combler (déficit)". "Des efforts importants sont consentis par l'Etat en vue de soutenir la construction de mosquées, à commencer par l'octroi des assiettes foncières, au soutien de la construction, la gestion et l'encadrement humain après leur réception", a poursuivi le ministre. 130 mosquées sont ouvertes annuellement où se déroulent les prières du vendredi, selon M. Belmehdi, faisant état de l'attachement de l'Etat à ce que "l'ouverture de ces structures religieuses soit accompagnée de l'encadrement humain indispensable". A cet égard, le ministre a fait état de 611 fonctionnaires stagiaires au titre de l'année 2021/2022, en sus des concours pour le recrutement de 130 imams enseignants et 60 mourchidate durant l'année en cours. Il a également précisé que le secteur avait enregistré jusqu'à 2021, 2.832 bénéficiaires du dispositif d'insertion professionnelle des différents corps et grades, outre 1.600 bénéficiaires au cours de l'année en cours. Dans l'objectif de garantir un meilleur encadrement de l'institution de la mosquée, le ministre a insisté sur "l'importance de soutenir l'enseignement coranique en renforçant le nombre des écoles coraniques et des zaouias, qui comptent un million de membres, ce qui constitue un noyau essentiel pour accéder aux instituts de formation spécialisés du secteur". "Le système d'enseignement coranique et les programmes d'enseignement coranique sont actuellement en cours de révision, en attendant la publication prochaine du décret régissant l'école coranique", a-t-il rappelé. Il a également fait état de l'ouverture de 450 postes budgétaires pour la formation des cadres du secteur au cours de cette année. Un chiffre qui devrait passer à 1.000 postes budgétaires l'année prochaine, selon lui. Concernant la protection du référent religieux, il a affirmé que les efforts consentis par le ministère en ce sens "participent du Plan d'action du gouvernement, qui met l'accent sur le renforcement du référent religieux national et la protection de l'identité religieuse". Pour le ministre, la protection du référent religieux passe par une politique globale couvrant plusieurs axes en plus du rôle de Djamaâ El-Djazaïr à cet égard. A la question du sénateur Mourad Lakhal sur l'intégration des chargés des affaires des mosquées dans le cadre du filet social, M. Belmehdi a fait savoir que l'intégration a eu lieu fin 2017 et a concerné plus de 1.260 imams remplissant les conditions requises pour rejoindre les différents grades et corps du secteur des Affaires religieuses et des Wakfs. Et d'assurer que le ministère ne ménagera aucun effort pour améliorer les conditions de travail des imams compte tenu de leur rôle essentiel au service des mosquées et des écoles coraniques et dans l'encadrement de la vie religieuse et spirituelle des Algériens et la préservation du référent religieux national. Au sujet des chargés des affaires des mosquées, M. Belmehdi a souligné que son ministère répondra aux demandes de volontariat en fonction des besoins, et ce, après obtention par les intéressés d'une autorisation auprès d'une commission scientifique accréditée au niveau de chaque direction de wilaya, affirmant que cette catégorie sera prise en charge et que des solutions seront trouvées en coordination avec les autres instances.