Le Comité national du parti marocain Ennahdj Eddimocrati (Voie démocratique) a fermement condamné la répression sanglante de migrants africains par la police du Makhzen, tuant au moins 23 d'entre eux alors qu'ils tentaient de franchir le poste-frontière vers l'enclave espagnole de Mellila, soulignant que "ce comportement dévoile le rôle de gendarme que joue le Maroc au service de l'Europe". Dans un communiqué répercuté par des médias locaux, le Comité national du parti Ennahdj Eddimocrati a appelé toutes les forces démocratiques à travers le monde à dénoncer d'une seule voix le crime des forces de sécurité marocaines et exiger des sanctions contre les responsables directs et indirects de ce drame, ainsi que la libération immédiate de tous les migrants en détention dans les geôles marocaines. Le parti de la Voie démocratique avait déjà tenu, dans une déclaration précédente, les autorités marocaines pour responsables du massacre de migrants africains et exigé l'ouverture d'une enquête "impartiale et indépendante". "Cette enquête doit être menée par une instance nationale composée d'organisations crédibles de la société civile", avait revendiqué le parti de la Voie démocratique. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. Des séquences vidéo prises par l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) montrent un agent de sécurité marocain frappant au sol des hommes visiblement blessés et un autre agent jetant un corps inerte sur plusieurs personnes. Selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante d'environ 2000 migrants africains le 24 juin dernier dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités marocaines. De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé et sanctionner les auteurs. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé à l'ouverture d'une enquête "indépendante" et "impartiale" capable de "déterminer ce qui s'est passé et qui porte la responsabilité de ces pertes en vie humaine".