L'importance de la sensibilisation et de la conjugaison des efforts de tous les acteurs pour faire face au phénomène de la traite des personnes a été soulignée lors d'une journée d'information organisée, jeudi au Palais de la Culture Moufdi Zakaria (Alger), à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre la traite d'êtres humains, célébrée le 30 juillet de chaque année. Lors de cette journée, organisée par le Comité national de lutte et de prévention contre la traite des personnes, en coordination avec l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), le président du Comité, Abdelghani Merabet, a fait savoir que cette occasion "constitue une opportunité pour sensibiliser à la situation des victimes de la traite d'êtres humains, renforcer et préserver leurs droits, et mobiliser tous les acteurs dans ce domaine afin de contribuer à la lutte contre ce crime". Il a estimé, dans ce sens, que ce crime constituait "l'un des défis de l'époque qui nous incite, en tant que communauté internationale, à redoubler d'efforts pour limiter ses répercussions, compte tenu du nombre effrayant de cas d'esclavage moderne dont sont victimes les femmes et les enfants en particulier, sous ses différentes formes: abus sexuel, travail forcé, prélèvement d'organes et autres". Selon les estimations des Nations Unies, les revenus de la traite d'êtres humains "représentent la troisième plus importante ressource du crime organisé, après le trafic d'armes et de stupéfiants", a-t-il souligné, ajoutant que "les impacts socio-économiques de la pandémie du covid-19 ont aggravé les risques de propagation de ce crime, d'où l'impératif pour la communauté internationale de faire face à ce défi, en procédant à une définition complète et globale de la traite d'êtres humains rédigée dans un seul document unifié et en exhortant les Etats à lutter contre ce crime". L'Algérie a mis en place les mécanismes nécessaires pour faire face à ce phénomène à travers "une série de textes et de dispositions sur la prévention, la protection des victimes et la poursuite des auteurs" de ce crime, a souligné M. Merabet, rappelant que "l'Algérie a ratifié toutes les conventions internationales pertinentes". De son côté, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Algérie, Alejandro Alvarez, a estimé que la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite d'êtres humains était "l'occasion de réaffirmer l'importance de la lutte contre ce crime et de la protection des victimes". Il a salué "les efforts de l'Algérie en la matière, notamment à travers la mise en place des mécanismes nécessaires à la protection des personnes et à la lutte contre la criminalité", évoquant le Programme de formation et de sensibilisation au niveau de 30 wilayas au profit de 550 acteurs dans ce domaine et de 30 journalistes. Pour la Déléguée nationale pour la protection et la promotion de l'enfance, Meriem Cherfi, cette rencontre est "l'occasion de condamner le crime de la traite d'êtres humains, d'évaluer dans quelle mesure les conventions internationales ratifiées et l'arsenal juridique consacré aux droits de l'homme sont respectés, et de rappeler la nécessité d'efforts concertés et d'une coopération internationale accrue pour lutter contre toutes les formes d'exploitation et protéger les victimes". Soulignant à ce propos que l'Etat algérien consacre, dans la Constitution, la non-violation de la sacralité de l'Homme, le bannissement de toute violence physique ou morale et le châtiment des individus impliqués", Mme Cherfi a indiqué que "notre pays est en passe d'élaborer un avant-projet de loi relative à la prévention et à la lutte contre la traite d'êtres humains, qui sera soumis prochainement au Gouvernement, lequel englobe tous les aspects liés à la prévention et à la lutte contre ce crime et à la prise en charge de ses victimes. A ce titre, la représentante du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Ahlam Hama, a affirmé que la législation nationale actuelle "renferme les dispositions et les mécanismes juridiques de répression et de lutte contre ce crime, en criminalisant cet acte en 2009, en vertu de la Loi 09-01 modifiant et complétant le Code pénal et en durcissant les peines contre cet acte allant de 3 à 20 ans de prison, assorties d'amendes selon la gravité des faits, en sus de la protection des victimes et la préservation de leurs droits devant la justice". Selon Mme Hama, l'Algérie a signé à ce jour "72 conventions avec 42 Etats, en vue de consolider les efforts et conférer davantage d'efficacité aux enquêtes, aux poursuites judiciaires et aux procès pour la restitution des fonds". A noter que lors de cette journée d'information, des spots publicitaires de sensibilisation à ce crime ont été projetés et seront diffusés sur le site officiel du Comité national de lutte et de prévention contre la traite d'êtres humains et via sa chaîne Youtube.