La traite des êtres humains est un problème grave qui affecte des millions de personnes à travers le monde, y compris les enfants. À l'heure actuelle, elle est considérée comme une forme moderne d'esclavage et l'une des plus graves violations des droits de la personne. A ce titre, le comité national contre la traite des personnes (présidé par Abdelghani Merabet, directeur au ministère des affaires étrangères), a organisé, en partenariat avec l'office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), un atelier national sur la traite des personnes, dimanche et lundi à l'hôtel «Renaissance» de Tlemcen et ce à l'instar d'autres régions du pays (Mostaganem, Sétif, El-Oued, Tamanrasset, Annaba et Oran). L'ouverture de cet atelier qui a réuni 45 magistrats et officiers de la police judiciaire de la Sûreté et de la gendarmerie des wilayas de Naâma, El Bayadh et Tlemcen, s'est déroulée en présence de M. Alejandro Alvarez, ambassadeur coordonnateur résident du système des Nations Unies en Algérie, et de Evans Lewis, représentant de l'ambassade du Royaume-Uni en Algérie (qui finance le projet). Selon Samia Chouchane, cheffe du bureau de l'ONUDC en Algérie, « ces journées s'inscrivent dans le cadre du programme annuel des actions de coopération technique internationale en matière de lutte contre la traite des personnes en Algérie, visant à sensibiliser et former les acteurs de la chaîne pénale sur les risques de la traite des êtres humains et l'exploitation des individus. Plusieurs experts du ministère de la Justice, de la Gendarmerie nationale et de la direction générale de la Sûreté nationale, expliquent comment identifier des cas de traite, comment recueillir les éléments de preuves, comment les présenter au magistrat instructeur et comment faciliter et renforcer la coopération internationale entre les pays dans ce domaine. Les participants sont venus partager les acquis de l'Algérie, qui accorde une grande importance à la lutte contre la traite des personnes et le crime organisé dans le continent et au niveau national. A l'issue de cet atelier national, des recommandations devaient être formulées par ces acteurs du terrain en vue de renforcer le travail et le plan d'actions du comité national contre la traite des personnes. Samia Chouchane a en outre précisé que « depuis le début de la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, ce phénomène s'est accentué car les personnes sont plus vulnérables à ce risque et sont davantage exploitées. Ce phénomène est très ancien, mais la nouveauté c'est que depuis l'année 2000, il existe une convention contre la criminalité organisée et aussi un protocole avec l'ONUDC. Et depuis, cette date, l'Algérie s'est dotée d'un cadre international de lutte contre la traite des personnes, et ce cadre international est mis en place en Algérie par le comité national créé en 2007, qui travaille à développer une loi spécifique contre la traite des personnes ». Pour rappel, l'Algérie a ratifié au cours des dernières décennies les principaux instruments applicables en la matière, promulgué des lois, des règlements et des protocoles, tout en mettant en œuvre des réformes institutionnelles visant à lutter contre la criminalité et à protéger les victimes. L'Algérie qui fait face aux formes aggravées de trafic de migrants, déploie beaucoup d'efforts, afin de relever des défis importants en matière de prévention, de protection, de poursuites pénales et de compensation des victimes de ces crimes.