L'ONG Human Rights Watch (HRW) a rapporté dans son rapport annuel de 2022 les différents dépassements et violations des droits de l'Homme commis par le Maroc au Sahara occidental occupé et à l'encontre des réfugiés et demandeurs d'asile. Les autorités d'occupation marocaines "ont systématiquement empêché les rassemblements de soutien à l'autodétermination sahraouie et ont fait obstruction au travail de certains groupes locaux de défense des droits humains, notamment en bloquant leur accréditation", dénonce le rapport. Selon le document, "dix-neuf hommes sahraouis sont restés en prison après avoir été condamnés en 2013 et 2017, au terme de procès iniques", après le démantèlement de leur campement par la force à Gdeim Izik. "En juin, 18 d'entre eux ont déposé une plainte contre le gouvernement marocain auprès du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, affirmant avoir été victimes de torture et de répression politique", a-t-on rappelé. Concernant le processus de négociations mené sous l'égide des Nations unies entre le Maroc et le Front Polisario, HRW souligne qu'il est "dans l'impasse". Le référendum sur l'autodétermination n'a pu être concrétisé et, en novembre 2020, l'agression militaire marocaine dans la zone démilitarisée d'El-Guerguerat a mis fin au cessez-le-feu signé en 1991, rappelle l'ONG. Des centres de détention pour les migrants S'agissant du volet des réfugiés et demandeurs d'asile, une loi de 2003 sur la migration au Maroc, toujours en vigueur, comprend des dispositions qui érigent en crime toute entrée irrégulière, sans exception pour les personnes réfugiées et en quête d'asile. "Des groupes de la société civile ont signalé que les autorités continuaient de placer arbitrairement des personnes migrantes dans des centres de détention prévus à cet effet, avant de les déplacer de force ou de les expulser", note le rapport. Selon le Mixed Migration Center, les arrestations de migrants et de réfugiés par le Maroc ont augmenté à la mi-2022 à Laâyoune occupée. "Des personnes y étaient détenues dans des conditions d'hygiène déplorables, puis envoyées vers des endroits éloignés dans le désert", a-t-on critiqué. Le document évoque par la suite le drame de Nador-Melilla, où des dizaines de migrants d'Afrique subsaharienne ont été sauvagement tués en juin dernier par la police marocaine lorsqu'environ 2000 d'entre eux ont tenté de passer la frontière. "Des vidéos et des photographies de l'incident montrent les forces de sécurité marocaines faisant un usage excessif de la force, notamment par des passages à tabac, et la Guardia civil espagnole lançant des grenades lacrymogènes en direction des hommes qui escaladaient les clôtures", raconte la même source. "A la suite de cet incident survenu en juin, des tribunaux marocains ont condamné des dizaines de migrants à des peines de prison pour de nombreux chefs d'accusation", a-t-on encore rappelé.