Le ministère de la Santé a organisé, mardi à l'Institut Pasteur à Dely Brahim (Alger), une rencontre à l'occasion de la Journée mondiale de prévention et de lutte contre la rage, célébrée cette année sous le slogan "Ensemble pour éliminer la rage d'ici 2030". Dans une allocution lue en son nom par le Directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, le Dr. Djamel Fourar, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a indiqué que "le ministère de la Santé célèbre la Journée mondiale de prévention et de lutte contre la rage à travers le territoire national sous le slogan "Ensemble pour éliminer la rage d'ici 2023"", relevant qu'il s'agit d'une "journée dédiée à la mobilisation de toutes les parties concernées pour sensibiliser le grand public à la prévention de cette maladie et de ses risques". Et d'ajouter: "l'Algérie, depuis des décennies, poursuit ses efforts en matière de lutte contre cette maladie virale mortelle qui peut être prévenue par les vaccins", ce qui a contribué, a-t-il dit, à la réalisation de nombreux acquis, notamment "la création d'une commission intersectorielle chargée de la prévention et de la lutte contre les maladies zoonotiques, de renforcer les capacités des acteurs activant dans le domaine de la prévention et des soins et de sensibiliser le grand public". Dans une déclaration à la presse, Dr. Fourar a rappelé que "la rage est un problème de santé publique à l'échelle mondiale avec près de 60.000 décès enregistrés chaque année. "L'Algérie, à l'instar du reste des pays du monde, a enregistré, durant de l'année 2022, plus de 141.000 cas de morsures ou de greffures de chiens ou des chats, causant la mort de 16 personnes", a-t-il fait savoir. Le ministère de la Santé célèbre cette occasion avec la participation des parties impliquées dans la lutte contre cette maladie, dont le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, le ministère de la Communication, le ministère de l'Agriculture et le ministère de l'Environnement, "pour partager les informations en vue d'élaborer le programme élargi qui rassemblera ces secteurs, afin d'élaborer un plan national pour éliminer la rage d'ici 2030", a-t-il ajouté. Ce plan vise à "atteindre zéro cas d'ici à 2030", précise M. Fourar, ajoutant qu'il repose sur la vaccination des animaux transmettant cette maladie, la surveillance épidémiologique et la fourniture des médicaments nécessaires au niveau des unités sanitaires de base qui prennent en charge les personnes exposées aux morsures, notamment à travers la sensibilisation des citoyens à la gravité de cette maladie. Dans le même sillage, le spécialiste en épidémiologie au ministère, Dr. Terrad Ali, a présenté un exposé sur "le Plan national intersectoriel de lutte contre la rage", élaboré par le ministère de la Santé en coordination avec le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, lequel repose sur la définition du rôle de chaque secteur dans la lutte contre cette maladie. Le plan prévoit, également, "le budget des activités liées à ce programme, et constitue une feuille de route permettant à chaque secteur d'assumer ses tâches en vue d'une coordination commune visant à obtenir les meilleurs résultats et lutter contre cette maladie". De son côté, la spécialiste en épidémiologie au ministère, Dr. Bakri Tazroute Nadia, a indiqué que "les statistiques du ministère de la Santé pour l'année 2022 révèlent que 141.456 personnes ont été exposées à des morsures ou des griffures, faisant 16 décès et 8 autres de janvier à septembre 2023". "Les chiens représentent la principale cause de ces infections à hauteur de 63%, suivis des chats (29%), tandis que 8% de ces infections sont dus à d'autres facteurs", a-t-elle ajouté, précisant que la plupart des personnes touchées sont "des enfants de moins de 15 ans". L'OMS célèbre cette année la Journée mondiale contre la rage sous le slogan "La rage: une seule santé, zéro décès", en œuvrant à prévenir et éliminer cette maladie d'ici 2030.