Elle est souvent reléguée au second plan mais n'en est pas moins préoccupante spécialement pour les services vétérinaires. Il s'agit de la rage animale, maladie transmissible à l'homme et toujours mortelle. En Algérie, 185 décès causés par cette infection ont été recensés entre la période s'étalant de 2010 à 2021. C'est ce qu'a avancé, jeudi dernier, le docteur Djamel Fourrar, directeur de la prévention et de la promotion de la santé, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la rage. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Dans le but de rappeler à la population que la maladie sévit toujours en Algérie, une journée de sensibilisation contre la rage a été organisée jeudi, au siège du ministère de la Santé. Les chiffres avancés par les intervenants révèlent effectivement que cette infection n'a jamais été totalement éradiquée, puisque des cas de morsures de chiens infectés sont enregistrés quasiment tous les jours. Donnant des précisions sur le sujet, le docteur Amal Boughoufala, membre de la commission nationale de la lutte contre la rage, a cependant fait savoir que « seulement sept personnes sont mortes des suites des morsures de chiens depuis le début de l'année 2021 ». Cette dernière estime que ce chiffre démontre en quelque sorte « l'efficacité du programme de lutte contre la rage ». Celui-ci, rappelle-t-elle, s'articule sur trois principaux axes qui sont « la vaccination de masse des chiens, le traitement nécessaire pour tous mais, surtout, la prise en charge immédiate de la personne ayant été mordue par un molosse ». Elle a, en outre, spécifié dans le détail, que la wilaya de Setif serait celle qui a enregistré le plus grand nombre de décès à cause de la rage avec 12 morts depuis 2010. Elle est talonnée par Biskra qui a recensé le décès de dix personnes durant la même période. Vient enfin la capitale en troisième position, avec neuf cas de décès enregistrés. Elle a également signalé que « 83,7% des cas sont causés par les chiens ». Evoquant le nombre de cas de rage canine à travers le monde, le docteur Djamel Fourrar a fait savoir qu'il a atteint les 120 000, en sachant que 50 % de ces cas concernent les enfants. Il relève qu'en moyenne, 900 cas sont enregistrés chaque année en Algérie. La Journée mondiale de lutte contre la rage, célébrée cette année, vise à « initier aux mesures cruciales que les communautés peuvent prendre pour la prévention de la rage et l'élimination, d'ici 2030, de tous les décès humains dus à cette maladie transmise par les chiens ». C'est l'objectif tracé par le ministère de la Santé, qui considère que la sensibilisation doit être menée continuellement dans la société. Djamel Fourrar a souhaité dans ce sens que ces campagnes soient plus répandues en milieu scolaire. Il soutient que la vaccination des chiens demeure la stratégie la plus efficace pour éviter à l'homme d'être infecté et de « réduire le nombre de décès imputables à la rage ». Et pour renforcer la sensibilisation et l'information sur la maladie, les membres de la commission nationale de lutte contre la rage ont annoncé le lancement, jeudi, d'une large campagne nationale de vaccination des chiens. Plus de 300 vétérinaires sont déjà mobilisés. Plusieurs communes sont par ailleurs chargées d'ouvrir des espaces où des vétérinaires accueilleront les citoyens pour les renseigner sur la conduite à tenir en cas de morsures de chien. Cette campagne durera cinq jours, d'après les membres de ce comité. 250 000 doses de vaccins sur les 500 000 réceptionnées par l'Algérie de la part de l'Organisation mondiale de la santé animale (l'OIE) ont été distribuées, précise-t-on. Les spécialistes signalent que la rage est une maladie infectieuse d'origine virale qui est systématiquement mortelle une fois que les symptômes cliniques apparaissent. Dans la plupart des cas, le virus de la rage est transmis à l'homme par la salive d'un animal infecté, domestique ou sauvage, notamment le chien et le chat. Le ministère de la Santé se donne pour objectif de réussir le défi d'éradiquer définitivement cette maladie aux alentours de 2030. M. Z.