L'année 2023 a connu une accélération du processus de numérisation, que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a placé au sommet des priorités de l'édification de l'Algérie nouvelle, en tant que mécanisme garantissant l'intégrité et la transparence et consacrant la gouvernance électronique, qui permettra d'atteindre la sécurité cybernétique et la souveraineté numérique. Pour accélérer le processus de transformation numérique, l'Etat consent des efforts colossaux, a affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans un discours à la Nation, prononcé lundi devant les deux chambres du Parlement, assurant que "la fin du premier semestre de 2024 verra le parachèvement du projet de numérisation", ce qui permettra de disposer de chiffres exacts et réels pour la réalisation du développement sur des bases scientifiques. Soulignant à maintes occasions le rôle de la numérisation comme "mécanisme de lutte contre la bureaucratie et la corruption", le président de la République a pris plusieurs décisions pour accélérer la transformation numérique, enjoignant au Gouvernement d'entamer sans délai l'accélération du processus de numérisation dans tous les secteurs, notamment le Domaine national, les Impôts, les Douanes et le Budget, et de créer une plateforme numérique actualisée "fournissant des données et des indicateurs précis permettant d'aiguiller les décisions et de lutter contre la bureaucratie". Concernant la stratégie nationale en matière numérique, le président de la République a affirmé, lors du Séminaire national sur "la stratégie nationale de cybersécurité", en juin dernier, que "les exigences de la sécurité nationale impliquent le développement d'une stratégie nationale intégrée dans le domaine numérique". "L'identification des menaces cybernétiques et la mise en place de mécanismes de contrôle et de détection efficaces et d'une stratégie de gestion des risques constituent aujourd'hui les principales exigences prospectives pour assurer l'entière sécurité requise pour les infrastructures vitales de façon sûre et permanente, et ce, dans le cadre du dispositif de prise en charge de la sécurité nationale, dans ses dimensions politique, militaire, économique, sociétale, voire technologique", a-t-il soutenu. "La numérisation n'est pas une opération purement technique, mais une conviction ancrée, qui se place au sommet des priorités de l'édification de l'Algérie nouvelle", a assuré le président de la République. Dans le but de faire aboutir ces efforts, le président de la République a décidé de créer le Haut-commissariat à la numérisation, qui est chargé d'assurer le suivi et la mise en œuvre de la stratégie nationale de la numérisation, de veiller à la concordance des plans des secteurs concernés dans le domaine de la numérisation avec la stratégie nationale de la numérisation, d'évaluer les réalisations de chaque secteur en proposant les correctifs nécessaires et de définir les projets prioritaires et les investissements stratégiques ainsi que les modalités de mobilisation du capital humain et des financements y afférents. Lire aussi: Transformation numérique: l'Algérie réalise de grands progrès Il est aussi appelé à proposer les instruments juridiques et réglementaires pour assurer la performance et l'amélioration continue des axes de la transformation numérique. Le Haut-Commissariat à la numérisation s'attelle actuellement à l'élaboration de la stratégie nationale de la transformation numérique pour réaliser la souveraineté numérique. Cette stratégie sera renforcée par une loi relative à la numérisation, qui devrait intervenir au cours du 1er trimestre de 2024, selon la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud. Elle a précisé que "la numérisation vise à mettre en place un nouveau modèle de gestion des administrations, des organismes et des établissements publics et économiques, en passant d'une gestion classique fondée sur le papier à une gouvernance numérique reposant avant tout sur la généralisation des technologies numériques modernes, en vue de renforcer les principes de transparence, de consolider la relation entre l'administration et le citoyen et de faciliter les transactions et les démarches administratives, tout en assurant des services publics de qualité, sûrs, rapides et à moindre coût". Saut qualitatif en matière de numérisation dans plusieurs secteurs Plusieurs secteurs ont connu un saut qualitatif en matière de numérisation, notamment le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a créé 51 plateformes proposant 54 services numériques (pédagogie, prestations et recherche), et compte porter leur nombre à 54 plateformes numériques dans le cadre de la stratégie "zéro papier". De son côté, le ministère de la Justice a numérisé plusieurs opérations, dont le retrait de plusieurs documents, les procès par visioconférence et le service du guichet national électronique, qui permet aux justiciables, à leurs avocats et mandants de consulter à distance l'état d'avancement de leurs affaires. Le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a, quant à lui, œuvré pour la modernisation et l'amélioration de la qualité du service public, à travers la dématérialisation de toutes les prestations des services de l'état civil, notamment l'établissement de documents biométriques (passeport, carte nationale d'identité et permis de conduire). De plus, tous les sièges de wilayas, daïras et communes ont été reliés, par fibre optique, au ministère de tutelle, dans le cadre de ces efforts. La transformation numérique dans le secteur de la Santé a, elle aussi, beaucoup progressé, favorisant une gestion efficace et une prise en charge optimale des patients, à travers l'organisation des rendez-vous médicaux en ligne entre les établissements hospitaliers. Ce processus a également touché d'autres secteurs, à l'instar de l'Education, avec la numérisation des examens nationaux, des concours de recrutement, des examens professionnels, de la gestion administrative et des décisions liées à la scolarité. L'investissement dans le numérique s'est aussi vu accorder un intérêt particulier dans plusieurs autres secteurs, dont celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, qui a lancé de nombreuses plateformes visant à réduire les délais de prise en charge des préoccupations et à éviter aux citoyens les déplacements vers ses structures. Les services du ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit ont, eux aussi, lancé plusieurs plateformes électroniques dédiées à l'histoire nationale. Par ailleurs, le ministère de l'Habitat a été le premier département ministériel à avoir numérisé l'enregistrement, le traitement et le suivi des demandes des citoyens.