La directrice générale de la branche belge de l'Organisation non gouvernementale "Médecins Sans Frontières" (MSF), Meinie Nicolaï, a qualifié la situation à Ghaza, ravagée par l'agression des forces d'occupation sionistes, de "pire drame humain" auquel elle a assisté durant sa carrière. De retour d'une mission de coordination médicale dans l'enclave palestinienne, Meinie Nicolaï qui a connu de nombreuses situations de crise, au Rwanda, en Angola, ou encore en Libye, a estimé que "ce drame est encore pire que d'autres parce que les infrastructures de santé (à Ghaza) ne sont pas protégées". "L'armée (de l'entité sioniste) entre (dans les hôpitaux) et arrête du personnel médical", a affirmé ce responsable de MSF dans un témoignage diffusé par la télévision publique belge. "Les ambulanciers ont peur d'aller dans certains sites pour chercher des blessés. Tout cela rend l'aide médicale très difficile", a-t-elle ajouté, affirmant que "les équipes de MSF ont été obligées de quitter neuf sites de soins médicaux" en raison des bombardements incessants. Si le non-respect de l'accès aux soins est déploré dans d'autres conflits, à Ghaza "c'est quasi systématique", a-t-elle affirmé, avançant même que quand elle était sur place, "un bâtiment loué par MSF pour son personnel médical et leurs familles a été touché par une frappe" des forces d'occupation. "Il y a eu deux morts et sept blessés. Le bâtiment était pourtant connu comme un site où habitaient des humanitaires avec leurs familles", a dénoncé cette humanitaire. Regrettant que le droit humanitaire international ne soit plus respecté aujourd'hui, Meinie Nicolaï a jugé la situation "encore pire" à Ghaza. Alors que les forces d'occupation sionistes bombardent depuis plusieurs mois et sans relâche la bande de Ghaza, l'aide humanitaire n'arrive à la population qu'au compte-gouttes. Mettant l'accent sur la nécessité de déployer une réponse humanitaire d'urgence pour venir en aide à la population, la responsable de MSF Belgique a souligné que l'ampleur des souffrances à Ghaza est "immense". "Avec le siège sur la bande de Ghaza, il n'y a pas assez de choses qui entrent", a-t-elle fait remarquer, soutenant que l'occupant sioniste "contrôle la nourriture, l'eau, les médicaments et l'aide humanitaire dans sa totalité". Selon cette humanitaire, le largage d'aide humanitaire par avion au-dessus de Ghaza "ne suffit pas". "L'aide par air ne va pas remplacer l'aide en masse qui doit entrer par les routes. Il y a des milliers de camions que j'ai vus en Egypte et qui attendent de pouvoir entrer", a-t-elle plaidé. "Il y a urgence, en particulier dans le Nord de l'enclave où la population n'a quasi rien. Le temps presse et les mille camions qui attendent en Egypte sont le moyen le plus efficace d'acheminer l'aide vers le territoire", a-t-elle souligné.