La manifestation culturelle '' Layali el Malouf '' de Constantine a été clôturée en apothéose, vendredi soir, avec une affluence record du public qui a pris d'assaut le théâtre, poussant les organisateurs à refuser l'accès à une bonne partie qui a dû de guerre lasse rebrousser chemin. Le concert de clôture, qui a regroupé les trois écoles de musique andalouse a ainsi eu lieu devant une salle pleine à craquer où le moindre siège, y compris dans les "poulaillers", étaient occupés donnant d'un coup à la manifestation qui a connu un début plutôt timide, un cachet de grand évènement musical. La soirée a débuté par un concert langoureux de la Sanaâ algéroise donné par Nouredine Saoudi, l'un des plus grands maîtres en la matière avant de céder la scène à Myriam Benallel représentante de l'école de la Gharnatia de Tlemcen. Douée d'une voix magnifique, cette étoile montante du chant tlemcenien a donné un nouvel habillage vocal à des chansons rendues célèbres par Cheikh el Ghafour, Nouri Koufi et autres chantres de la capitale des Zianides. Clôturant la soirée en apothéose, Salim Fergani a d'abord interprété quelques morceaux du répertoire malouf avant d'être rejoint par Noureddine Saoudi et Myriam Benallel pour une interprétation commune, reprise en choeur par le public, de chansons célèbres du patrimoine andalou à l'instar de "Bellah ya Hamami". Le concert a été un moment d'intense communion artistique illustrant de belle manière l'unité dans la diversité du patrimoine musical algérien comme, dans la soirée de la veille, cheikh Majdoub du Maroc a su faire chanter toute la salle, prouvant, si besoin est, l'unité culturelle du grand Maghreb. Cet ultime concert (en attendant l'année prochaine), comme celui de la veille, a également constitué un grand moment de retrouvailles entres les cheikhs du malouf constantinois, notamment Hadj Mohamed-Tahar Fergani et Abdelkader Darsouni et leurs pairs invités à cette manifestation. Au bout de dix jours de concert, la manifestation "Layali El Mafouf", qui avait débuté avec une affluence plutôt clairsemée malgré une affiche de luxe où figurait, entre autres, la chanteuse tunisienne à la voix sublime Dorsaf Hamdani, s'est attirée, au fil des soirées, les faveurs de l'exigeant public constantinois. Visiblement réjoui du succès de cette manifestation, réactivée à son initiative après plusieurs années d'interruption, le wali de Constantine a promis de nombreuses soirées artistiques tout le long de l'été, au théâtre de verdure, afin d'accueillir le plus grand nombre de public possible. Il a également donné instruction aux responsables du théâtre et des autres structures culturelles de s'ouvrir durant le mois de ramadhan aux jeunes potentialités locales et à des spectacles culturels de toutes les wilayas du pays.