Le "King" du Raï, Khaled Hadj Brahim, a déclaré mardi à Constantine, n'être "qu'un artiste qui donne l'amour et qui essaie de transcender les contingences politiques pour être le plus rassembleur possible". Présent dans cette ville pour y donner un concert, Khaled, animant une conférence de presse, a eu une discussion à bâtons rompus avec les représentants de la presse locale qui l'a conduit à aborder de nombreuses questions liées à l'actualité et à sa vie d'artiste. Avec une grande disponibilité, son sourire légendaire et une simplicité désarmante, le chanteur s'est prêté au jeu des questions-réponses et aux séances photos, donnant de lui une image d'un grand artiste qui sait se mêler aux foules sans perdre de son aura. Le jeu des questions-réponses l'a amené, entre autres, à aborder sa participation au concert d'ouverture de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avec sa fameuse chanson "Didi". Donnant moult détails anecdotiques sur cette participation qui a donné l'occasion à quelque six milliards d'individus à travers le monde d'écouter cette chanson inspirée du patrimoine musical algérien, il explique qu'il a préféré participer pendant 3 minutes au concert d'ouverture plutôt que de se produire pendant 30 minutes avec Chakira "en raison de la plus grande audience du concert". Khaled a également été questionné au sujet de l'ambiance ayant prévalu au Caire à la vieille du fameux match Algérie- Egypte qui a coïncidé avec la date du concert qu'il avait animé, ce jour-là, avec le chanteur égyptien Mohamed Mounir, dans le but de détendre l'atmosphère entre les deux pays. "Je ne comprenais pas pourquoi, à la sortie du concert, j'étais pour la première fois suivi jusque dans ma chambre d'hôtel, et pourquoi des personnes sont entrées avec moi et me conseillaient de ne regarder que les chaînes de télévision égyptiennes à l'exclusion des autres, mais vous pensez bien que je ne me suis pas laissé faire, de plus je n'ai pas tardé à recevoir de nombreux SMS m'informant de ce qui venait de se passer" (caillassage du bus des joueurs algériens, ndlr). Et de poursuivre : "mon ami Mohamed Mounir a reçu des pressions encore plus grandes à l'issue de la brouille sportive entre l'Algérie et l'Egypte, heureusement qu'il vit en Allemagne". Dans le même sujet Khaled rapporte encore qu'une semaine plus tard, il était invité à Las Vegas (Etats-Unis) pour un concert à la MGM où il était le 1er arabe à y donner un gala. "Le PDG qui est égyptien m'a reçu avec tous les honneurs et m'a avoué qu'il avait évité de m'informer sur sa nationalité avant mon arrivée de peur que je ne décline son invitation". " Durant le gala on m'a lancé des drapeaux de tous les pays y compris celui de l'Arabie Saoudite que j'ai eu en mains pour la 1ère fois, mais Il n'y avait pas de drapeau égyptien, alors un membre algérien du public est sorti et en a acheté un et me l'a lancé, bien sûr je lai accepté je me suis drapé avec", a-t-il expliqué. Cheb Khaled a également rappelé à cette occasion son attachement au patrimoine musical algérien et maghrébin, signalant qu'il rêve de faire un jour une chanson qui regrouperait des chanteurs de chaque région du pays. Il a appelé, dans ce contexte, les jeunes artistes à ne pas se laisser décourager par les difficultés, à persévérer, à "foncer" et à s'inspirer de son exemple, lui qui a réussi "tout seul et sans l'aide de personne" à se faire une place et un nom dans le domaine musical. Féru de football, Khaled s'est dit, par ailleurs, "attristé" par la démission de Rabah Saâdane ."Le cheikh méritait une sortie bien plus honorable et je suis sûr qu'il existait d'autres solutions que celle-là, il fallait seulement y réfléchir", a-t-il estimé.