Le king du raï, cheb Khaled Hadj Brahim, a enflammé, dans la soirée de vendredi, les gradins et la pelouse de stade Oukil Ramdane de la ville des Genêts, Tizi Ouzou, qui a fortement vibré au rythme de la chanson raï. Le stade a été en effet littéralement envahi à partir de 20h, soit quatre heures avant le début du spectacle, par des milliers de mélomanes fans du king Khaled qui se produit pour la première fois dans cette ville à l'invitation de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Le premier concert de cheb Khaled dans la capitale du Djurdjura a été tout simplement exceptionnel puisqu'aucun concert, à l'exception de celui qu'avait animé en 1989 le défunt Matoub Lounes dans le même stade, n'a drainé autant de jeunes et de familles venus des quatre coins de la wilaya, mais aussi des autres wilayas limitrophes de Tizi Ouzou, pour écouter et voir de près leur idole chantée. Son jeu de scène, sa voix rauque et sa musique ont subjugué les plus de dix mille fans qui dansaient et répétaient en chœur les plus belles et les immortels tubes du king comme Trigue Lycée, Di Di, Aicha et Zwits Rwits, une chanson du chanteur-compositeur Idir reprise par Khaled. Avant l'entame de son concert, l'hôte de la ville des Genêts, tant attendu par ses fans, a émis le vœu de voir son concert historique de Tizi Ouzou retransmis dans le monde pour démontrer à ceux qui ne portent pas dans leur cœur notre beau pays que l'Algérie est une et indivisible et que la Kabylie, qui n'est pas un ghetto et qui ne le sera jamais, reste ouverte à tous les enfants de l'Algérie, avant d'ajouter avec soulagement et fierté : «Dieu merci, mon vieux rêve de se produire dans cette région du pays s'est enfin concrétisé.» Dans un point de presse animé avant ce gala événement, le king du raï, qui s'est dit très satisfait de l'invitation qui lui a été faite par la direction de la culture de Tizi Ouzou grâce à laquelle il aura à satisfaire un de ses anciens vœux, a tenu à rendre un vibrant hommage au directeur de la culture, Ould Ali El Hadi, qui «ose et continue de croire en la culture algérienne». Le king a en évoquant son absence sur la scène artistique nationale soutenu qu'il n'est pas responsable cette absence, en lançant : «Vous pensez que j'aurais refusé une invitation à effectuer une tournée dans mon pays», précisant toutefois que «je ne pourrais jamais me faire inviter moi-même». Cheb Khaled s'est également dit outré par le manque de considération dont souffrent les artistes algériens au moment où des chanteurs étrangers se voient dérouler le tapis rouge, indiquant qu'il aurait été souhaitable de donner les mêmes faveurs aux chanteurs de notre pays. Par ailleurs, l'autre vedette de la chanson rythmée kabyle, Mohamed Allaoua, a animé dans la soirée de jeudi un gala exceptionnel auquel avaient assisté des milliers de ses fans. Comme d'habitude, Mohamed Allaoua n'a pas laissé indifférent son cher public en le gavant de ses plus belles chansons que tous ses fans connaissent par cœur. Il faut rendre un grand hommage aux services de sécurité de la wilaya de Tizi Ouzou qui n'ont lésiné sur aucun effort pour que ces deux galas événements se soient déroulés sans aucun incident, en dépit de l'incroyable marée humaine qui tentait de rentrer au stade pour voir les deux stars se produire sur scène. Ils ont démontré encore une fois leur détermination et leur abnégation à assurer la sécurité des citoyens quelles que soient les conditions. Bravo.