NEW YORK (Nations unies) - Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a présenté, mercredi à New York, le bilan de réalisation de l'Algérie dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), tout en proposant des pistes pour l'amélioration des performances des pays en développement dans cet engagement mondial de lutte contre la pauvreté. Intervenant lors de la dernière séance plénière du sommet sur les OMD tenu dans le cadre de la 65e session de l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre a indiqué que l'Algérie était résolument engagée dans la réalisation des OMD, par l'inscription du développement économique et social au centre du nouveau Programme d'Investissement 2010-2014. ''Il est possible d'affirmer, aujourd'hui, que mon pays, qui vient de présenter son deuxième rapport national sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire, a d'ores et déjà atteint plusieurs d'entre eux, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et en matière d'éducation'', a-t-il affirmé devant la communauté internationale. C'est ainsi que la pauvreté a reculé, passant de 1,7% en 1990 à 0,5% en 2009, et que plus d'un million de logements a été réalisé durant la période quinquennale 2005/2009, dont une bonne partie est destinée à l'éradication de l'habitat précaire, a-t-il précisé. Il a également noté qu'en matière d'éducation, le taux de scolarisation des enfants de six ans est passé de 93% en 1999 à 97,96% en 2009. Pour lui, la Déclaration du Millénaire sur les OMD adoptée en 2000 par l'Assemblée Générale de l'ONU se voulait un sursaut de la communauté internationale face à la crise du développement, en même temps qu'un engagement renouvelé à apporter son soutien aux pays les plus vulnérables et les plus défavorisés. Cependant, si le ministre s'est félicité des résultats enregistrés par certains pays cinq ans avant l'échéance de 2015, il a regretté que beaucoup d'autres peinent à progresser dans cette direction. En effet, les performances enregistrées par les pays en développement dans la poursuite des OMD, qui incitaient à un certain optimisme durant la première moitié de la décennie, ont connu un net ralentissement, et parfois un recul, au cours des dernières années, a-t-il constaté. Selon lui, ce ralentissement est en grande partie dû aux crises alimentaire, économique et climatique qui ont entraîné une baisse sensible de la demande extérieure pour leurs produits d'exportation, la contraction de l'aide publique au développement et des investissements étrangers directs. C'est le cas notamment des pays du continent africain qui ont consacré des efforts importants dans la poursuite des OMD, a indiqué le ministre, rappelant qu'il y a de cela quelques semaines, le Sommet de l'Union africaine, tenu à Kampala, a placé au centre de ses débats, la réalisation des OMD relatifs à la santé maternelle et infantile. ''Si je fais référence à cette rencontre, c'est précisément pour marquer l'importance et le haut degré de priorité que l'Afrique confère à cette question. Mais il est malheureusement une réalité qui s'impose aujourd'hui sur le continent, c'est qu'un grand nombre de pays africains subsahariens ne seront pas en mesure de les atteindre (OMD) sans un appui conséquent de la communauté internationale'', a-t-il avisé. Il reste que les pays africains reconnaissent que la responsabilité de leur développement incombe, au premier chef, aux peuples africains, comme cela a été clairement reconnu lors de l'adoption du NEPAD, a noté M. Medelci. ''A cet égard, toute réflexion sur notre action future devrait, à mon avis, tenir compte de deux éléments essentiels. Il s'agit de l'élimination de la pauvreté et de la faim qui constitue le principal Objectif du Millénaire et celui qui conditionne largement la concrétisation des autres'', a-t-il précisé. Le ministre a ajouté que la nécessité vitale de venir à bout de la pauvreté et de la faim dans le monde place la mobilisation des ressources, en particulier financières, au centre de toute action visant la concrétisation des OMD. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a proposé devant l'ONU des pistes pour l'action future, dans le cadre de l'amélioration des performances des pays en développement en matière de réalisation de ces objectifs. Dans ce sens, il a suggéré d'augmenter sensiblement les flux d'Aide publique au développement, conformément aux engagements internationaux, pris notamment au sein du G8, en raison du rôle essentiel que joue cette aide pour beaucoup de pays dans la réduction de la pauvreté. La mise en place d'un moratoire de la dette des pays en développement en difficulté a été également recommandée par le ministre afin de compléter les initiatives multilatérales ou bilatérales adoptées jusqu'à présent pour annuler ou alléger le fardeau de la dette des pays les plus démunis. L'encouragement, dans les pays industrialisés, d'une augmentation des flux d'investissement directs étrangers en direction des pays les plus démunis et l'amélioration de l'accès aux marchés des pays développés pour les produits exportés par les pays en développement ont été les deux autres pistes proposées par M. Medelci. A rappeler que les huit OMD sont la réduction de l'extrême pauvreté et la faim, l'éducation primaire pour tous, la promotion de l'égalité des sexes et l'autodétermination des femmes, la réduction de la mortalité infantile, l'amélioration de la santé maternelle, la lutte contre le VIH-SIDA, le paludisme et d'autres maladies, la préservation de l'environnement et la mise en place d'un partenariat mondial.