L'occupant israélien use de tous les moyens pour saper les efforts de parvenir à la paix au Proche-Orient, en approuvant un projet d'amendement législatif sur la citoyenneté, une décision rejetée par les Palestiniens et vivement condamnée par la Ligue arabe et les pays de la région qui l'ont qualifiée de "fasciste et raciste". Réagissant à l'adoption dimanche de ce projet israélien controversé qui propose aux Palestiniens un gel de la colonisation contre leur reconnaissance d'Israël comme "Etat-nation du peuple juif", l'Autorité palestinienne a carrément rejeté cette décision qui, a-t-elle estimé, "n'a aucun rapport avec le processus de paix", relancé le 2 septembre dernier à Washington mais bloqué par la poursuite de la colonisation. "Ce projet n'a aucun rapport avec le processus de paix ni avec les obligations qu'Israël n'a pas remplies", a réagi le principal négociateur palestinien Saëb Arekat. "Nous le rejetons aussi bien en bloc que dans le détail", a t-il ajouté. De son côté, le Mouvement de résistance Hamas a dénoncé ce projet d'amendement législatif israélien, le qualifiant d'"acte de racisme ayant pour dessein de chasser les Palestiniens de leur terre". "Ce projet discriminatoire israélien représente un danger pour la présence des Palestiniens sur leur terre et prouve la volonté de l'occupant israélien de défier les lois et la légalité internationales", a averti Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas. Le Hamas a critiqué la communauté internationale pour son mutisme devant "cet énième et grave dépassement" israélien, déplorant "l'absence de la justice internationale". Dans un communiqué publié lundi, la Ligue arabe a fortement condamné ce projet juif "montrant les vrais visages et mauvaises intentions de l'occupant israélien qui cherche à chasser les Palestiniens de leurs propres terres en imposant des politiques discriminatoires et racistes". Face à ce nouveau dépassement israélien, la Ligue arabe a appelé à une intervention internationale pour empêcher le gouvernement de Benjamin Natenyahu d'approuver ce projet qui "viole les résolutions internationales des droits de l'homme et menace d'instabilité de la région". La Syrie et la Turquie ont, eu aussi condamné le projet discriminatoire d'Israël le qualifiant d'"acte fasciste et raciste". "C'est un acte fasciste et raciste, cela ne doit pas nous étonner, cela fait partie d'un plan de longue date que les Israéliens appliquent graduellement", a dénoncé le président syrien Bachar El-Assad lors d'une conférence de presse commune à Damas. Pour le chef d'Etat syrien, "ces décisions ne laissent paraître aucune volonté sérieuse de la part d'Israël de s'engager en faveur du processus de paix", toujours dans l'impasse. De son côté, le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan, a estimé que "personne ne peut imposer la citoyenneté à quiconque, d'autant plus de cette manière". Par cette décision, Israël veut, non seulement bloquer, mais tuer tout effort de parvenir à la paix dans la région. Opposés à ce projet, des médias israéliens ont accusé Natenyahu de vouloir saboter le dialogue de paix israélo-palestinien, en proposant aux Palestiniens un gel de la colonisation en Cisjordanie contre leur reconnaissance d'Israël comme "Etat-nation du peuple juif". Dans un discours lundi devant le Knesset (Parlement israélien), le Premier ministre Netanyahu a proposé publiquement aux Palestiniens de reconnaître Israël comme "Etat-nation du peuple juif", contre un gel de colonisation. Le gouvernement israélien, dominé par la droite, a approuvé dimanche ce projet d'amendement controversé contraignant les candidats non juifs à la citoyenneté israélienne à prêter allégeance à ce qu'il appelle "l'Etat juif et démocratique d'Israël". Le document doit encore faire l'objet de trois lectures au Parlement.