Le président de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Kenai a souligné dans son intervention après la présentation, jeudi, de la déclaration de politique générale du gouvernement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, que l'aboutissement du plan quinquennal d'investissements publics (2010-2014) "est étroitement lié au contrôle de ses dépenses". "Nous (la commission) saluons la volonté du Gouvernement de vouloir assurer le succès du prochain programme quinquennal, mais nous appelons à conférer davantage de transparence et de contrôle en amont et en aval à la concrétisation des programmes publics pour que les deniers publics ne soient pas dépensés à des fins inutiles", a souligné M. Kenai dans une déclaration à l'APS. A une question sur les possibilités de financement de projets "uniquement à partir de ressources nationales" (comme souligné jeudi par le Premier ministre), M. Kenai a répondu ne pas être "inquiet quand au manque de ressources, car nous les estimons suffisantes mais nous redoutons la manière dont elles vont être dépensées c'est pourquoi nous mettons l'accent sur la nécessité d'un suivi rigoureux des dépenses pour que chaque dinar aille là où il a été destiné". Le programme quinquennal prévoit un volume de dépenses dépassant les 21.000 milliards DA (286 milliards de dollars) répartis sur "un programme en cours" doté d'un budget de 9.680 mds DA soit 130 mds USD et représentant la partie inachevée du précédent programme en plus des projets pour 2010 et "un programme neuf" de 11.534 mds DA soit 155 mds de dollars prévu pour la période (2011-2014). Par ailleurs, M. Kenaï a exprimé son souhait que "les amendements législatifs adoptés récemment concernant la lutte contre la corruption, la Cour des comptes, la monnaie, le change et le mouvement des capitaux puissent mettre les dépenses publiques à l'abri de toute forme de corruption". La chambre basse du parlement "exerce quotidiennement son rôle de contrôle des dépenses publiques", a-t-il ajouté.Il a précisé également que le déficit budgétaire actuel qui représente près de 30% du PIB "est source d'inquiétude" et requiert "une politique de réduction des dépenses publiques inutiles et des importations". "On pourrait réduire, à titre d'exemple, les prestations de services importées et qui coûtent 10 à 11 mds de dollars/an et se focaliser principalement sur les bureaux d'études locaux ou ceux qui exercent en partenariat en Algérie", a-t-il expliqué. Pour M. Kenaï, la diversification des recettes de l'Etat en misant sur l'augmentation de la part des exportations hors hydrocarbures est une tendance que devrait adopter le gouvernement en vue d'éviter l'éventualité de tout impact pouvant influer sur les recettes pétrolières.