Un hommage posthume a été rendu jeudi au fondateur de l'université de l'Algérie indépendante Abdallah Cheriet, décédé le 9 juillet 2010, lors d'une conférence-témoignages organisée en marge du Salon international du livre d'Alger (SILA). Abdelhamid Mehri, moudjahid et ancien ministre du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) ainsi que le moudjahid Athmène Chebboub qui ont côtoyé ce penseur, philosophe, journaliste et universitaire ont répondu présent pour parler de lui. Athmène Chebbouf a souligné la grande ouverture d'esprit du penseur progressiste ajoutant qu'il (Abdallah Cheriet) "savait si bien concilier les préceptes de la modernité et les composantes de la culture algérienne". "Il était progressiste ouvert à la culture occidentale sans pour autant renier tout ce qui compose l'identité algérienne", a-t-il témoigné. Il a par ailleurs mis en exergue la "rébellion mentale" du défunt qui voulait "secouer les consciences". Abdelhamid Mehri, quant à lui, a abordé le côté poétique du penseur louant la qualité de sa poésie. "Le temps, la maturation de sa pensée, la réflexion philosophique l'ont éloigné peu à peu de la poésie", a-t-il noté. "Ibn Khaldoun était la fondation de la pensée d'Abdallah Cheriet", a relevé M. Mehri, ajoutant "qu'il s'inspirait des écrits de ce grand penseur-sociologue dans l'analyse de questions contemporaines". Abdallah Cheriet, précurseur du discours progressiste en Algérie et l'un des fondateurs de l'université de l'Algérie indépendante est né à Meskiana (Oum El-Bouaghi). Son parcours scolaire a commencé dans une école française dans son village natal et s'est poursuivi dans l'école des oulémas à Tébessa et Djamaâ Ezzaitouna à Tunis, et enfin à l'université de Damas où il a obtenu sa licence de philosophie. Il a occupé pendant des années le poste de chroniqueur au journal tunisien "Essabah", où il écrivait sur la révolution algérienne jusqu'à l'indépendance.