La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'est dit "satisfaite" de la condamnation du président du Front national Jean-Marie Le Pen à deux mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité. "La Licra prend note avec satisfaction des réquisitions du procureur de la République demandant la condamnation de Jean-Marie Le Pen à deux mois de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende et un an d'inéligibilité, pour provocation à la haine raciale, dans l'affaire des affiches des élections régionales du printemps dernier", a indiqué la Ligue dans un communiqué rendu public vendredi. Ces affiches avaient été diffusées en février dernier lors de la campagne des élections régionales par le mouvement "jeunesse"» du FN en région Provence-Alpes-côte d'Azur, puis sur plusieurs sites Internet. Titrées "Non à l'islamisme", elles représentaient une femme intégralement voilée à côté d'une carte de la France, recouverte du drapeau algérien, sur lequel se dressaient sept minarets en forme de missiles. La Licra rappelle, dans son communiqué, que le juge des référés du tribunal de Marseille avait, à sa demande, considéré que cette campagne d'affichage constituait un trouble manifestement illicite et en avait ordonné l'interdiction. Pour elle, il est important que le procureur de Paris, représentant de la société, ait considéré, dans le cadre des poursuites pénales initiées par la Licra que, sous couvert de combattre l'islamisme, le Front national cherche à attiser la haine en opérant un amalgame entre l'Islam et le terrorisme. La ligue affirme attendre avec "confiance" la décision qui sera rendue le 2 décembre par la juridiction compétente. Contacté, le président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a jugé "bonnes" ces réquisitions à l'encontre du leader du FN, même s'il estime que le sursis est "léger" pour un "multirécidiviste cultivant la haine raciale". Tout en rappelant que Jean-Marie Le Pen a été condamné "26 fois" pour incitation à la haine raciale, discrimination et apologie de crime de guerre, M. Aounit a souhaité une application "totale" de la loi, car jugeant "un peu regrettables" pareilles réquisitions à l'encontre de celui qui a "incité à la haine raciale et profané le drapeau de l'Algérie".