Un nouveau site Web dédié à l'agriculture face à la menace du réchauffement climatique a été inauguré jeudi par la FAO. Ce site présente "des exemples de réduction des émissions et de préparation des agriculteurs à un monde plus chaud", précise l'organisation, qui illustre cette affirmation par un exemple relevé au Burkina Faso et dans d'autres pays. Au Burkina Faso, précisément, dans la province de Yatenga la terre "est bonifiée en utilisant une version améliorée de la technique de plantation traditionnelle en demi-lunes, connue localement sous le nom de Zai", explique l'auteur du texte, ajoutant que les terres, ici, "qui étaient autrefois à peine productives, ont aujourd'hui des rendements cinq fois supérieurs". Autre exemple, au nord du Cameroun, les variétés traditionnelles de mil, sorgho et maïs avaient une faible résistance au manque d'eau et leur productivité souffrait du fait de la rareté des précipitations et des sécheresses, relève le texte. "Depuis 2006, l'Institut de recherche agricole national du Cameroun a mis au point des variétés améliorées de ces cultures et créé des entreprises de semences. Plantées dans les champs, ces semences améliorées ont permis aux agriculteurs d'obtenir de bons rendements en dépit de conditions défavorables", souligne l'auteur. Au Mozambique, ajoute-t-il, les petits agriculteurs sont payés pour la séquestration du carbone grâce à l'adoption de différentes pratiques d'agroforesterie et à la réduction de la déforestation et de la dégradation des terres boisées. Au Vietnam, les agriculteurs "sont encouragés à utiliser des digesteurs spéciaux pour transformer les déchets agricoles en biogaz qui est utilisé pour la cuisine quotidienne, l'électricité et la production d'éléments nutritifs pour la fertilisation des champs", observe-t-il. Il relève également un autre cas au Philippines, où "la réhabilitation des infrastructures a contribué à améliorer la gestion de l'eau et stabilisé la production de riz alors que l'introduction de techniques de riziculture utilisant moins d'eau a permis de faire durer les approvisionnements locaux tout en réduisant la production de gaz à effet de serre dans les rizières". A travers ces illustrations, la FAO explique que le passage à une "agriculture intelligente" permet d'atteindre plusieurs objectifs importants, consistant à offrir aux agriculteurs "un bouclier contre les effets néfastes du changement climatique". En outre, ce passage "permet de séquestrer le carbone atmosphérique et de réduire notablement les émissions de gaz à effet de serre" et d'améliorer "les rendements agricoles et les revenus des ménages", selon un expert de la FAO.