L'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient de lancer un nouveau programme d'atténuation de changement climatique dans l'agriculture des pays en voie de développement, en demandant des financements pour un montant estimé à 60 millions de dollars. Cette nouvelle mesure permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à l'agriculture, qui, a elle seule, représente 14% de ces émissions. Le secteur présente par ailleurs, un potentiel élevé de réduction de ces émissions en piégeant le CO2 de l'atmosphère dans les sols et les plantes tout en diminuant ses propres émissions. Ces méthodes, principalement utilisées dans l'agriculture de conservation et l'agriculture biologique, consistent à travailler superficiellement le sol ou les labours zéro. Sur l'utilisation des résidus pour le compostage ou le paillis, l'utilisation de cultures pérennes pour la couverture des sols, le réensemencement ou l'amélioration de la gestion des pâturages et de l'agroforesterie. Selon Alexander Müller, sous-directeur général de la FAO , L'enjeu auquel l'organisation est confrontée est de transformer en réalité le potentiel d'atténuation technique de l'agriculture. En effet, cette nouvelle méthode permettrait d'éliminer près de 90% des émissions de gaz à effet de serre. Ce nouveau programme pourrait aussi avoir un impact positif sur la réduction de la faim et de la pauvreté dans les pays en voie de développement. Cependant, la FAO devra faire face à de nombreux obstacles pour la viabilité de ce projet (centrer les efforts sur l'interface agriculture-forêts pour réduire les émissions provoquées par la déforestation, la dégradation des forêts et l'agriculture). L'organisation devra aussi créer une base de données mondiale sur les émissions actuelles et projetées de gaz à effet de serre des terres et de l'agriculture vu que pour l'instant, il n'existe aucune donnée sur les émissions se référant aux produits agricoles individuels par pays ou région. Et enfin, la FAO devra évaluer des mécanismes de financement et de Crédit pour encourager ce projet. En attendant, La Finlande est le premier pays à offrir un soutien initial de 3,9 millions de dollars pour la période 2010-2011. La FAO devra solliciter des financements supplémentaires d'autres donateurs. " Les agriculteurs ne s'impliqueront dans l'atténuation du changement climatique qu'en fonction de sa viabilité et de son attractivité économique ", souligne Alexander Müller. Dalila B.