L'alimentation sera au cœur d'une réunion d'experts de l'organisation des nations unies pour l'alimentation (FAO). Sous le thème "Comment nourrir le Monde en 2050 ", la FAO réunira des experts de haut niveau à Rome le 12 et 13 octobre prochain. Cet événement s'inscrit en droite ligne dans le cadre de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée le le 16 octobre de chaque année. Selon la FAO, au cours de la première moitié de ce siècle, alors que notre planète approchera des 9 milliards d'habitants, la demande mondiale de denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale et de fibres doublera pratiquement, tandis que les cultures pourront de plus en plus être utilisées pour la production de bioénergie et à d'autres fins industrielles. La demande nouvelle et traditionnelle de produits agricoles mettra ainsi à rude épreuve des ressources agricoles déjà insuffisantes. Et, tandis que l'agriculture sera forcée d'entrer en concurrence avec les établissements urbains pour accéder à la terre et à l'eau, elle sera appelée également à servir sur d'autres fronts importants, à savoir: contribuer à l'atténuation du changement climatique et s'adapter à ce changement, encourager la préservation des habitats naturels, protéger les espèces menacées et assurer le maintien d'un niveau élevé de biodiversité. Et comme si cela ne suffisait pas, dans la plupart des régions, les zones rurales compteront de moins en moins d'habitants et parmi ceux-ci de moins en moins d'agriculteurs. Ces agriculteurs auront besoin de nouvelles technologies pour produire plus, avec moins de terres et moins de main-d'œuvre. Ce scénario soulève un certain nombre de questions majeures. Par exemple, serons-nous capables de produire suffisamment de nourriture à des prix raisonnables ou la hausse des prix des denrées alimentaires condamnera-t-elle à la pauvreté et à la faim une part croissante de la population mondiale? De quelle capacité disposons-nous encore, en ce qui concerne la terre et l'eau, pour nourrir le monde en 2050? Quelles sont les nouvelles technologies qui pourraient nous aider à utiliser au mieux ces ressources insuffisantes et à accroître et stabiliser les rendements de l'agriculture et de l'élevage? Investissons-nous suffisamment dans la recherche et le développement pour trouver des solutions en temps opportun? Les nouvelles technologies seront-elles accessibles à ceux qui en auront le plus besoin, à savoir les pauvres? Combien faut-il investir pour adapter l'agriculture au changement climatique et dans quelle mesure l'agriculture peut-elle contribuer à atténuer les phénomènes climatiques extrêmes? Enfin, disposons-nous de politiques adaptées pour répondre aux besoins futurs de l'humanité? Les gouvernements des pays à faible revenu sont-ils en mesure d'aider les pauvres et les affamés à améliorer leurs moyens de subsistance et à se nourrir? Les politiques commerciales et l'aide publique au développement suffisent-elles et sont-elles correctement ciblées pour mieux nourrir le monde au cours des prochaines décennies? Quels sont les domaines prioritaires sur le plan des politiques et où se trouvent les points chauds, présents ou prévisibles, pour lesquels des mesures s'imposent de toute urgence? Que faire pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, continent dont la population croît plus vite qu'ailleurs, subit de plein fouet l'impact du changement climatique et souffre le plus du VIH/sida? Afin d'examiner ces questions vitales et d'analyser les grandes options dont débattront les chefs d'Etat et de gouvernement réunis pour le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire à Rome du 15 au 17 novembre prochain, des experts de haut niveau dans les disciplines pertinentes venus de toutes les régions du monde sont invités à un Forum de deux jours qui se tiendra à Rome en octobre. Six débats dirigés centrés sur divers aspects du problème, auxquels le public pourra participer, sont prévus, un groupe de lauréats du prix Nobel étant chargé en fin de parcours de formuler des conclusions. Des détails supplémentaires et des documents d'information seront affichés sur ce site web au cours des prochaines semaines. D.T.