Vingt-trois entreprises algériennes ont pris part au Salon international de la sous-traitance industrielle qui a pris fin vendredi en région parisienne avec à la clé, pour la plupart d'entre elles, des engagements "fermes" de partenariat avec des firmes étrangères. C'est le cas de la SARL Somemi qui, à la faveur de ce salon, a renforcé son partenariat avec Causso Sass, un usineur spécialisé dans l'aéronautique et pour le compte duquel elle fabrique depuis 2001 des bagues de trains d'atterrissage pour le programme A320. "Des rencontres de ce genre nous ont permis de gagner davantage en crédibilité à l'international et à être homologué au rang 2 sur une échelle qui en compte 4, dans le domaine de l'aéronautique", a indiqué à l'APS le directeur général de Somemi, Adlane Bensaci. Un autre engagement "ferme" a été enregistré par cette entreprise familiale, basée à Jijel, consistant en la mise sur pied prochainement d'une joint-venture avec une firme implantée en Amérique du nord et en Europe. Celle-ci ambitionne, selon M. Bensaci, d'installer un atelier en Algérie pour la maintenance et la réparation de ses équipements industriels déjà sur place, et intervenir, en seconde phase, dans tout le Maghreb. Le directeur général de Somemi a également fait part d'un autre projet, en phase d'homologation, avec une société française spécialisée dans le nucléaire civil. Celle-ci compte développer une sous-traitance en Algérie pour la fabrication de pièces rentrant dans la protection des systèmes anti-radiation. Des opportunités "intéressantes" sont aussi offertes à la Sarl Bomare Compagny qui fait dans la fabrication et le montage électronique, et réputée pour sa marque Stream System. Selon son directeur commercial, Senad Mohamed, Bomare a noté quatre offres potentielles sur la trentaine de contacts qu'elle a eus avec des opérateurs étrangers. Ces offres émanent de sociétés françaises "pionnières" dans la fabrication de cartes et de composants électroniques de tout genre, a indiqué M.Senad pour qui l'accès au marché du partenariat dans ce domaine de compétence "passe par les opérateurs français". Basée à Birtouta, Bomare est une société 100% algérienne produisant une gamme variée d'équipement électroniques, notamment des téléviseurs, avec un taux d'intégration de 40%, selon son responsable commercial qui a signalé que cette entité économique a exporté en 2006 vers l'Espagne, des téléviseurs Stream System. "Une expérience qui a tourné court à cause d'un différend sur les prix que les Espagnols voulaient à chaque fois plus bas", a-t-il déploré, annonçant toutefois qu'une négociation est en cours pour placer le produit algérien sur le marché soudanais. Pour le PDG du groupe industriel Fondal, M.Kemal Agsous, le Midest 2001 a permis à son entreprise "d'améliorer son fichier fournisseurs". "Au moins cinq contacts sérieux ont été engagés à la faveur de cette manifestation internationale, que ça soit en matière d'approvisionnement en intrants, qu'en exploitation de fonderies", s'est-il félicité. Selon M. Agsous, "ce n'est pas le nombre d'engagements qui compte plus que la qualité des partenaires". Car, dans la fonderie, a-t-il estimé, le "retour de l'investissement est lent et même aléatoire, d'où la grande difficulté de convaincre aisément les partenaires potentiels". C'est la troisième fois que l'Algérie est présente à cette édition du Midest, un événement professionnel né en 1971 à Nancy et devenu au fil des années le numéro un mondial des salons de sous-traitance industrielle, selon les organisateurs. Avec 23 entités, cette année, la participation algérienne est jugée "assez dynamique" par le directeur des ventes internationales du Salon, Thierry Carmont pour qui la France est le deuxième pays de sous-traitants en Europe après l'Allemagne, avec un cumul de chiffre d'affaires des secteurs spécialisés s'élevant à 59,99 milliards d'euros. Ce chiffre correspond aux activités de 30241 entreprises de toutes tailles. Selon le coordonnateur du pavillon Algérie, M. Mohamed Bouali, "ce salon nous a permis d'exposer, via des conférences, la nouvelles stratégie adoptée par les pouvoir publics en matière de partenariat et les mécanismes régissant le nouveau code des marchés publics visant l'optimisation des exportations hors hydrocarbures". "Le fait de monter un tel pavillon en l'espace de pratiquement deux mois, car n'ayant pas une culture de la sous-traitance en Algérie, relève du miracle, d'autant plus que nos opérateurs sont en passe de réaliser de bonnes affaires, a-t-il relevé. Outre la France, 36 pays ont pris part du 2 au 5 novembre à ce salon qui a regroupé 1.710 sous-traitants, PME ou grands leaders spécialisés dans la transformation des métaux, des plastiques, caoutchouc et composites, l'électronique et les services à l'industrie. Selon l'organisateur, Reed Expositions France, cela représente une progression de 3 % de la surface d'exposition et de 1,5 % du nombre d'exposants par rapport à l'an dernier.