Des centaines de personnes ont manifesté lundi devant l'ambassade du Maroc à Madrid pour condamner l'attaque brutale menée par les forces d'occupation marocaines contre les civils sahraouis du "camp de la liberté", près de la capitale sahraouie occupée El-Ayoun, faisant selon un premier bilan 11 morts et 723 blessés parmi la population sahraouie sans défense. Organisée à l'appel de la coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental (CEAS) et la Plateforme de soutien politique au peuple sahraoui (PAPPS), cette manifestation a drainé de nombreuses personnalités politiques espagnoles, dont le coordinateur de la coalition de la Gauche-Unie (IU), Cayo Lara, l'eurodéputé de cette formation politique Willy Meyer, le porte-parole parlementaire de IU, Gaspar Llamazares, le président de la CEAS, José Taboada et l'acteur Willy Toledo, ainsi que plusieurs autres représentant d'organisations des droits de l'homme. Arborant des drapeaux de la RASD et des banderoles appelant à la tenue d'un référendum d'autodétermination dans l'ex-colonie espagnole, les manifestants auxquels se sont joints de nombreux sahraouis établis à Madrid, ont scandé des slogans hostiles à Rabat comme "Maroc assassin" ou "Encore une fois, ils sont en train de tuer des enfants", et critiqué également la position du gouvernement socialiste espagnol dans le conflit sahraoui. La manifestation a connu des moments de tension en raison de la présence massive de policiers qui ont déployé un impressionnant dispositif de sécurité pour empêcher les manifestants de se rapprocher de la représentation diplomatique du Maroc. L'eurodéputé Willy Meyer, qui a été interdit par la police marocaine de se rendre dans les territoires sahraouis occupés, a condamné la position du gouvernement espagnol devant l'attaque des forces marocaines contre le camp sahraoui, la qualifiant d'"inacceptable" et souligné que "l'Espagne ne peut fermer les yeux devant ce qui s'est passé, car le Sahara occidental est un territoire occupé par le Maroc agissant en tant que force occupante militaire", dans une déclaration à la presse. Pour sa part, le responsable de la Gauche-Unie, Cayo Lara, qui a condamné lui aussi l'attaque marocaine contre la population sahraouie sans défense, a qualifié de "négative" la réaction de la ministre espagnole des Affaires étrangères qui "aurait du condamner ce massacre". Le porte-parole parlementaire de ce parti, Gaspar Llamazares, a appelé l'exécutif espagnol à se prononcer sur "une intervention militaire menée à feu et à sang" par les forces d'occupation marocaines, tout en exigeant de lui de reprendre son "engagement avec le peuple sahraoui en lutte pour son droit à l'autodétermination".