Les Egyptiens se sont rendus dimanche aux bureaux de vote pour élire leurs députés dans un climat sécuritaire tendu. 41 millions d'électeurs sont attendus aux urnes pour élire 508 députés dont 64 femmes pour un mandat de cinq ans. 5093 candidats représentant 18 partis sont en lice pour ces élections. Le Parti national démocrate (PND) au pouvoir vient en tête avec 763 candidats suivi par le parti du Wafd avec 168 candidats, le Rassemblement progressiste unioniste avec 66 candidats et le Parti nassérien arabe démocratique avec 31 candidats. La confrérie islamiste des Frères musulmans qui avait crée la surprise en 2005 en raflant 20% des sièges au parlement, soutient 130 candidats qui se présentent en tant qu'"indépendants". Le second tour est prévu le 5 décembre. Des dizaines de milliers de policiers ont été déployés à travers le pays aux abords des bureaux de vote et des camions sont regroupés pour acheminer rapidement des forces anti-émeutes en cas d'incident, selon les observateurs. La campagne électorale a été marquée par de nombreuses manifestations et des arrestations. Selon la confrérie des Frères musulmans dont plus de 1400 de ses membres ont été arrêtés. Le PND prévoit, dans un communiqué, que les élections visant le renouvellement de l'Assemblée du peuple se déroulent dans un climat "serein" conformément à la loi, qualifiant la participation des citoyens "d'une grande assurance pour un choix démocratique". L'opposition et la confrérie des Frères musulmans interdite ont appelé leurs sympathisants et leurs candidats à faire preuve de "retenue" et d'éviter des affrontements avec les forces de l'ordre. L'Egypte a refusé de recevoir des observateurs internationaux, justifiant ce rejet par "la souveraineté de l'Etat" et la disposition de médias "impartiaux" à couvrir l'évènement à la lumière des rapports des instances de la société civile égyptienne. La Haute Commission des Elections a indiqué que les journalistes ne pourront pas filmer à l'intérieur les centres de vote ni couvrir l'événement sans avoir des autorisations écrites émanent des autorités ou des syndicats des journalistes. Des organisations humanitaires dont "la coalition indépendante pour la surveillance des élections" ont critiqué cette décision, soulignant l'absence d'une volonté politique à organiser des élections libres et transparentes". Le dépouillement des bulletins de votes aura lieu, pour la première fois, dans des centres de jeunes, des clubs sportifs ou dans des instituts au lieu des centres de police comme par le passé.