Le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a appelé, mercredi à Tunis, au "tarissement" des sources de financement des organisations criminelles à travers le renforcement des mécanismes en vigueur. Dans une allocution prononcée devant les participants à la 34e conférence des directeurs généraux de police et de sécurité arabes organisée à Tunis, le DGSN a préconisé la mise en place d'autres mécanismes dont "l'interdiction absolue" de payer des rançons aux ravisseurs et la "criminalisation" de cette pratique étant établi que les rançons et les revenus du trafic de drogue constituaient une source de financement des organisations terroristes. Pour le DGSN, aucun Etat "ne peut" à lui seul lutter contre le crime organisé transfrontalier qui évolue à grande vitesse dans le cadre de la mondialisation, l'ouverture économique et la libre circulation des personnes. Il s'agit, a-t-il dit, de consolider la coopération bilatérale et multilatérale afin de déterminer les groupes criminels activant en région arabe ou menaçant certains pays arabes et mettre en place des cadres juridiques et de nouveaux mécanismes à même de permettre l'échange d'informations et de données pratiques entre les autorités spécialisées dans la lutte contre ce genre de criminalité. Le traitement sécuritaire du crime "ne suffit pas à lui seul", d'où la nécessité de prendre des mesures d'ordre économique, social, culturel et médiatique, a-t-il ajouté soulignant l'importance du projet de plan pilote de politique pénale qui prévoit de larges programmes. Il a, par ailleurs, estimé qu'un projet d'une telle envergure qui implique la "participation" des départements ministériels concernés renfermait la prévention et la prise en charge des coupables en vue de leur réinsertion sociale. Affirmant que la sécurité était l'affaire de tous, il a insisté sur l'impératif d'associer les citoyens, la société civile et les médias dans "la mission de garantir la sécurité" car il s'agit d"'éléments essentiels" dans la sensibilisation et la prévention. Revenant sur le cyber-terrorisme, le DGSN a noté que parmi les aspects négatifs du développement technologique figuraient "les atteintes à la sécurité et à la stabilité". La mise en place d'un mécanisme "efficace" pour lutter contre ces défaillances aux plans national et arabe en vue de "protéger" les citoyens et les Etats arabes contre les risques de "l'utilisation criminelle" de ces technologies dont le trafic de drogue et le blanchiment d'argent s'impose, a-t-il insisté. Il a, à cet effet, plaidé en faveur d'une législation "rigoureuse" qui corresponde au danger de ces crimes et d'un partenariat efficace en matière de lutte contre la cybercriminalité notamment pour la "fermeture de l'ensemble des sites électroniques qui menacent la sécurité et font l'apologie du terrorisme et la violence. Concernant la traite des humains, le DGSN a appelé à l'"établissement d'une coopération entre les Etats et la mise en place d'outils juridiques appropriés à la lutte contre ce crime tout en prévoyant des sanctions contre les personnes et organisations impliquées.