Le procès des sept militants sahraouis des droits de l'homme, accusés d'"atteinte à la sécurité de l'Etat" marocain, a été reporté au 7 janvier prochain, et les observateurs étrangers présents à l'audience ont été humiliés, a appris l'APS samedi à Rome auprès d'un observateur italien. Le procès des militants sahraouis, reporté à deux reprises, s'est ouvert vendredi devant devant le tribunal de première instance d'Aïn Seba'a (Casablanca), dans un "climat de tension élevée" et d'"hostilité" envers les nombreux observateurs étrangers, a précisé Cinzia Terzi, observatrice italienne. Le tribunal a également reporté à mercredi prochain, sa réponse à la demande de libération provisoire des détenus introduite par la défense des militants sahraouis, a ajouté l'observatrice. Il s'agit des militants sahraouis Brahim Dahane Sahraoui, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Degia Lachgare, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghavar, Lebaihidi Saleh, coupables d'avoir rendu visite à leurs familles dans les camps des réfugiés en 2009. Les observateurs étrangers, magistrats, avocats et représentas d'ONG de soutien au peuple sahraoui étaient venus notamment, d'Italie, d'Espagne, de France, de Suède, a encore précisé cette source. Selon les témoignages des observateurs italiens, "comme lors des deux précédentes audiences, il y eu au cours de cette séance, des attaques contre les accusés, leurs proches, certains observateurs internationaux et deux journalistes espagnols". Ils ont ainsi relevé que les procédures d'admission au tribunal et, par la suite, à la salle d'audience "ont été particulièrement lourdes" à l'égard des observateurs internationaux, citant notamment "la longue attente, le contrôle des passeports, les recherches". "A l'entrée du tribunal, il y avait plusieurs personnes anonymes qui prenaient en photo les observateurs, débarrassés de leurs téléphones mobiles, ordinateurs et autres effets personnels", ont-ils dénoncé. "La police a essayé d'empêcher l'accès de la salle de classe Chebari Abdelmoumène, journaliste marocain, membre du parti "la Voie Démocratique", connu pour ses positions en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui", ont-ils ajouté. La salle d'audience était comble, avec une présence de plus de 80 avocats marocains, qui ont occupé toute la salle, empêchant les observateurs de suivre le procès, ont également indiqué ces derniers, relevant qu'"aucun Sahraoui n'a pu être admis à l'audience, au contraire des nombreux civils marocains". Au cours de l'audience, "les observateurs ont été intimidés par des insultes du public et de certains avocats marocains et leur plaintes n'ont pu être enregistrées auprès des policiers présents", a-t-on souligné. Ainsi, l'avocate française Aline Chanu a été agressée, l'observateur Andres Marin, violenté et battu, l'observateur italienne Alessia Alvino a reçu des crachats au visage et l'interprète sahraoui des observateurs espagnols, Mebarki Hamdi a été attaqué et, plus tard dans la soirée, a été arrêté par la police et conduit au commissariat, ont-il dit. En outre, "les avocats des accusés ont fait l'objet d'intimidation. Ils ont été mis dans une situation les empêchant d'approcher leurs mandants, alors que l'avocat marocain Errachidia Mustapha, défenseur des accusés, a été insulté par collègues et qualifié de traître", selon les témoins. L'audience a été plusieurs fois suspendue pour permettre au public de scander des slogans patriotiques et brandir des drapeaux marocains et des portraits du roi, a-t-on également signalé. De plus, les observateurs font remarquer que l'absence forcée de l'accusé en liberté sous caution à l'audience pourrait être utilisé par procureur comme preuve pour maintenir en détention les autres accusés.