Mépris n Le procès de sept militants sahraouis, prévu hier vendredi à Casablanca, a été reporté au 17 décembre prochain sous le prétexte d'altercations entre Sahraouis et Marocains. Ce report a été qualifié par le représentant du Font Polisario en France d'«autre injustice» à l'encontre de «personnes innocentes». «Faute d'arguments, la justice marocaine n'a trouvé d'autre solution que d'opter pour l'ajournement pour maintenir injustement ces militants des droits de l'homme en prison», a indiqué Omar Mansour. C'est la deuxième fois que le procès de ces militants sahraouis est reporté sous le prétexte d'altercations entre Sahraouis et Marocains à l'extérieur et à l'intérieur du tribunal de Casablanca. Le 14 octobre dernier, un premier report avait été décidé pour les mêmes motifs. Selon Mansour, il s'agit cette fois-ci d'agression de Sahraouis et d'observateurs espagnols avant même le début de l'audience. Affirmant s'appuyer sur des témoignages communiqués au téléphone, il a indiqué que des «familles de détenus et trois journalistes espagnols ont été enfermés dans une salle adjacente au tribunal et ont été tabassés par des policiers en civil», déplorant une quinzaine de blessés parmi les familles sahraouies et un blessé grave du côté des observateurs étrangers. «La situation n'en est pas restée là puisque les quatre Sahraouis en liberté provisoire ont été agressés par des énergumènes dans l'enceinte même du tribunal et une observatrice française a connu le même sort en voulant s'interposer», a ajouté Mansour. Plusieurs associations et militants des droits de l'homme avaient appelé à la libération de ces détenus dont quatre ont bénéficié de la liberté provisoire. Accusés d'«atteinte à la sécurité du Maroc», les militants sahraouis avaient été arrêtés, en octobre 2009, à l'aéroport de Casablanca à leur retour des camps de réfugiés de Tindouf. Dans ce contexte, des parlementaires italiens ont interpellé le gouvernement de leur pays sur la situation au Sahara occidental, notamment le respect des droits de l'homme et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a indiqué hier vendredi le représentant du Front Polisario, à Rome. Dans une première question adressée au chef de la diplomatie italienne, la représentante du Parti démocratique à la chambre des députés italiens, Carmen Motta, a demandé si le ministre souhaitait «prendre toute mesure appropriée contre les autorités marocaines pour les amener à respecter les droits inviolables de l'homme du peuple sahraoui». En préambule de sa question écrite et signée par plusieurs de ses collègues, la députée a présenté un exposé au ministre dans lequel sont évoqués les derniers développements près de la capitale occupée du Sahara occidental, dont «l'assassinat d'un jeune Sahraoui par les forces de répressions marocaines, la fermeture de tout accès au camp ouvert par les populations sahraouies pour protester pacifiquement, contre leurs conditions de colonisés et contre le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui». Jean Léonard Touadi, un autre député du même parti, s'est interrogé aussi sur «la position du gouvernement italien» par rapport aux négociations entre le Maroc et le front Polisario, prévues à New York, ainsi que sur les éventuelles initiatives à prendre pour que «les résolutions du Conseil de sécurité sur le problème sahraoui soient mises en œuvre».