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Peur à droite, espoir à gauche
L'ALLEMAGNE ET L'ADHÉSION DE LA TURQUIE À L'UE
Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2004

Un paradoxe. L'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt, qui a gouverné entre 1974 et 1982, a choqué les Turcs et la communauté musulmane en regrettant dernièrement dans l'hebdomadaire libéral Die Zeit « l'arrivée massive » des immigrés de « certains pays » à partir des années 1960.
« Il ne parlait pas des Portugais, mais bien des Turcs », précise Noureddine Ben Rejeb, responsable du service musique et théâtre à la célèbre Maison des cultures du monde (Haus der Kulturen der Welt) de Berlin. Helmut Schmidt, peu suivi dans le SPD, a estimé qu'une adhésion de la Turquie mettrait en péril « la capacité financière et la cohésion » de l'UE. « La troisième génération des Turcs a répondu à Schmidt. Ils ont qualifié ses propos d'insulte à leurs pères et grands-pères qui ont participé à la reconstruction de l'Allemagne », a estimé Noureddine Ben Rejeb qui est d'origine tunisienne. Au ministère des Affaires étrangères, Matthias Meyer, responsable du Moyen-Orient, Maghreb et Soudan, reconnaît l'existence de « certaines résistances culturelles » à la venue de la Turquie au club européen. « Certains craignent des changements d'identité. Nous soutenons l'accès de la Turquie à l'Union européenne parce que nous ne voulons pas vivre dans la division. Il faut discuter de la manière de vivre ensemble », dit-il. Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères, a déclaré à la presse que l'élargissement à la Turquie donnerait à l'UE « un surcroît de poids international ». A droite, les chrétiens-démocrates de la CDU et de la CSU (implantées principalement en Bavière) préconisent un « partenariat privilégié » avec Ankara. Exactement comme le proposent l'UDF et une partie de l'UMP françaises. Ce n'est donc pas par hasard que l'austère Edmund Stoiber, président de la CSU, a affirmé qu'« un gouvernement fédéral sous notre direction fera tout, ensemble avec nos partenaires, la France par exemple, pour que la Turquie ne devienne pas membre de l'UE ». « Il n'y a pas de dialogue installé entre la France et l'Allemagne sur la question du voisinage européen », précise, de son côté, Martin Koopmann de l'Institut de recherche de la société allemande de politique étrangère (DGAP). Le quotidien Bild, lu par plus de 4,5 millions de personnes et dont les propos sont peu « tendres » à l'égard de la Turquie, a tout de même publié une lettre du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan aux amis européens. « La contribution de la Turquie aux progrès de l'UE sera le cerveau et non pas les muscles », a écrit Erdogan. Gerhard Schröder, dans son plaidoyer, évoque l'intérêt d'une adhésion turque pour l'économie allemande. La Turquie, avec ses 70 millions d'habitants et un taux de croissance économique tournant autour de 6%, est un marché attractif. La position officielle de Berlin est expliquée aussi par la forte présence turque dans le pays. Plus de 2,5 millions de Turcs, sur 7,3 millions migrants, vivent en Allemagne. Presque 600 000 d'entre eux ont pris la nationalité allemande. Depuis 2000, de nouvelles dispositions légales permettent aux enfants nés en Allemagne de parents étrangers d'acquérir la nationalité. En juillet 2004, le Bundestag (Parlement) a adopté une nouvelle loi sur l'immigration, la première dans l'histoire du pays, qui entrera en vigueur en janvier 2005. « Notre pays doit ouvrir ses portes et ses fenêtres », a déclaré, à l'issue du vote parlementaire, Otto Schily, ministre de l'Intérieur. Cette loi permettra l'ouverture du marché de l'emploi aux personnes qualifiées qui peuvent avoir presque automatiquement un permis de résidence illimité. Elle offre également l'occasion aux étudiants inscrits dans les universités allemandes de chercher de l'emploi dans le pays une fois le diplôme obtenu. « L'Allemagne a besoin d'une politique d'immigration moderne pour attirer les plus doués et parvenir à une meilleure intégration », a estimé le député vert Cem Osdemir, d'origine turque. L'Allemagne entend rattraper son retard technologique dans le domaine vaste de l'informatique. Elle y met les moyens. Les nouveaux immigrants seront astreints à l'apprentissage de la langue allemande. Cette obligation concerne surtout ceux qui viennent en dehors des frontières de l'UE. Markus Wiegner, directeur des relations publiques auprès du bureau des affaires multiculturelles de Francfort (AMKA), estime que la tâche n'est pas facile. A Francfort, 26% des 654 000 habitants sont étrangers. « Nous avons souvent affaire à des personnes qui viennent de Turquie et qui refusent d'apprendre la langue. Même pour se marier, elles vont dans leur pays d'origine et reviennent. Les femmes restent à la maison et mangent la cuisine turque », relève Markus Wiegner. A travers des programmes sociaux et « contacts » avec des associations culturelles, l'AMKA tente, par le biais de l'apprentissage de la langue, de faire participer les Turcs (les plus récalcitrants, semble-t-il) à la vie publique pour s'intégrer. « On dit aux gens que s'ils n'apprennaient pas l'allemand, on leur retirerait les permis de séjour ou de résidence », indique Markus Wiegner. « Le débat sur l'intégration intervient tardivement en Allemagne », souligne, pour sa part, Noureddine Ben Rejeb. Ce débat a été brusquement intensifié ces derniers temps par l'affaire Van Gogh aux Pays-Bas. Théo Van Gogh, un cinéaste aux positions racistes, a fait l'objet, le 2 novembre 2004, d'un assassinat attribué par la police à un Hollondais d'origine marocaine. Les Pays-Bas sont souvent cités ici en Allemagne comme « modèle » de coexistence multicuturelle. Si Martin Koopmann estime que l'UE doit trancher la question de ses frontières géographiques, Matthias Meyer, lui, plaide pour « un dialogue permanent » avec le monde islamique. La question turque permet peut-être au débat de devenir clair.

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