Des milliers de citoyens, plus de 10 000, résidant à la cité Aïn Trik, située à moins d'un kilomètre du siège de la commune de Sétif, sont convaincus d'être oubliés par les responsables et les autorités, au vu des conditions de vie précaires dans lesquelles ils se débattent au quotidien. Malgré la proximité de la zone industrielle, le quartier semble être dans l'isolement total en l'absence de la moindre commodité. Le citoyen arrivant de la ville sera accueilli, à sa gauche par les immeubles, logements sociaux décrépis par les intempéries et le manque d'entretien, et à sa droite par des hangars appartenant à des privés, carcasses métalliques sans vie qui semblent abriter la ferraille. Du côté de Guidjel ou de Batna, le visiteur sera, le moins que l'on puisse dire, agressé par des promontoires formés par les ordures et autres immondices, dont émanent des odeurs nauséabondes, et ce non loin d'une fontaine, très fréquentée par la population locale et les gens de passage, qui s'y abreuvent. Le transport, et malgré la disponibilité des véhicules, laisse à désirer et ne suffit plus aux besoins d'une population en constante augmentation ; les longues attentes aux arrêts et les bousculades sont le lot quotidien des usagers. Le bureau de poste, s'il peut assurer quelques prestations, vous renvoie vers la poste centrale de Sétif pour nombre d'autres, idem pour l'annexe de l'APC, qui ne fournit que quelques services accessoires. Le volet santé n'est guère mieux loti, le centre de santé, en dépit du fait qu'il soit fonctionnel 24h/24h, n'est pas en mesure de couvrir les besoins de la population, surtout en l'absence d'une salle d'accouchement et d'une ambulance pour le transfert des patients vers le CHU, fait notamment dénoncé par les habitants. Ces derniers évoquent aussi le camion de ramassage des ordures, qui ne passe pas dans tous les quartiers, favorisant ainsi la naissance anarchique d'une aire où sont jetés les détritus et autre bric-à-brac à proximité de locaux commerciaux, à l'est du quartier. En outre, la construction d'une passerelle au niveau de la fontaine, lieu très fréquenté, et par conséquent très dangereux, serait plus que souhaitable. Les citoyens ont aussi demandé que les routes des lotissements 317 et 150 logements soient déplacées, sachant que les travaux dans ces deux cités sont achevés à 90%. Il faut également signaler que l'éclairage public est très faible le long de l'axe principal de Aïn Trik, et qu'il est inexistant sur le tronçon reliant le quartier à Sétif, alors que ceux de Sétif-El Eulma, Sétif-Aïn Arnat, Sétif-Fermatou sont, quant à eux, bien éclairés. En tout état de cause, la population locale souhaite vivement que les autorités se penchent sur cette situation déplorable, confinant ce quartier dans une quarantaine qui ne dit pas son nom.