« Pays riche, peuple pauvre ». Ce paradoxe qui s'applique sur mesure à l'Algérie de 2007 se vérifie au quotidien. La misère sociale se voit et se sent à tous les coins de rues. Dans les campagnes, comme dans les grandes villes, les citoyens, délaissés, se débattent avec les moyens du bord contre la cherté de la vie, le chômage, l'insécurité et toutes les pénuries, en particulier celle du logement. Alors qu'on parle d'un programme de construction d'un million de logements, des milliers de bidonvilles, similaires aux favelas brésiliennes, pullulent aux portes de nos villes, surtout à proximité de la capitale, Alger. Des familles entières (plusieurs générations) s'entassent, ont constaté des reporters d'El Watan, dans des habitations précaires. Intrus sur le plan administratif puisque les communes dont ils devraient dépendre ne leur reconnaissent par le titre de résident et misérables sur le plan social, ces citoyens sont des clandestins dans leur propre pays. Dépourvus de toutes les conditions de vie, ils sont une proie à toutes les maladies et tous les maux de société. La situation dure depuis des années sans qu'elle n'inquiète les autorités. Elles (les autorités) ne réagissent qu'au lendemain d'une catastrophe, comme ce fut le cas lors des intempéries de novembre dernier. Et là encore, elles ne font que des promesses qui se dissiperont une fois l'orage passé. Où est l'Etat qui devra prendre en charge « ses citoyens » et éradiquer l'habitat précaire dans le pays ?